La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, en partenariat avec le secteur privé national, a organisé hier, mardi 20 mars, une rencontre d’échanges et de partage sur le thème : « Ces goulots qui étranglent le secteur privé national : Diagnostic et perspectives ». Entre autres maux qui gangrènent le secteur, les opérateurs économiques ont évoqué l’absence de réglementation dans le commerce avec notamment l’arrivée des étrangers, l’encombrement du port de Dakar et la non-implication du privé dans les déplacements du gouvernement à l’étranger.
Le secteur privé national est déterminé à jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social du pays. En effet, lors d’une rencontre d’échanges qui s’est tenue hier, mardi 20 mars, à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, les opérateurs économiques ont diagnostiqué les maux dont fait face le privé. « Le premier problème auquel nous sommes confrontés est celui de l’encombrement du Port de Dakar. En effet, depuis sa création, la Chambre de commerce travaille en tant qu’opérateur responsable du pesage. Aujourd’hui, tout semble croire qu’on est train de dire que la Chambre ne fait pas bien son travail. Or, depuis 1983, c’est la Chambre de commerce qui gérait le port. Actuellement, nous ne pouvons même être reçu par le directeur du Port pour régler cette question », se désole Daouda Thiam, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar.
Daouda Thiam a aussi relevé les difficultés rencontrées par le privé sénégalais pour accéder aux marchés publics. « Les sociétés multinationales sont aujourd’hui présentes au Sénégal et ont les moyens financiers parce que, ayant un levier important sur les finances internationales, pour gagner un certain nombre de marchés. C’est pourquoi l’opérateur économique lamda ne se retrouve pas dans ces gros marchés de l’Etat », a-t-il laissé entendre. De son coté, Babacar Ndiaye, le vice-président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) soutient : « le gouvernement, lors de ses déplacements à l’étranger pour négocier des financements doit être accompagné par les opérateurs économiques. Parce que, généralement, ce sont les fonctionnaires qui partent pour négocier alors que ces derniers ne sont très au fait des questions économiques ».
Dans la même dynamique, Ibrahima Lo, vice-président de l’Unacois Jappo a soulevé l’absence de réglementation notée dans le secteur du commerce avec l’implantation massive des opérateurs étrangers au Sénégal constituant ainsi un obstacle pour les commerçants sénégalais qui ont du mal à écouler leurs produits sur le marché national. « C’est vrai qu’on a un taux de croissance de 7,2% en 2017, mais si cette croissance n’est pas portée par le privé, cela n’a aucun sens. Aussi, il n’y a pas de règlementation au Sénégal car n’importe quelle entreprise étrangère peut s’implanter au Sénégal sans être inquiétée. D’ailleurs, les opérateurs économiques d’origine asiatique ont aujourd’hui envahi le marché national. Ce qui a entrainé une concurrence déloyale », déplore-t-il.