Le nouveau taux de croissance annoncé ce mardi par les services du ministère d’Amadou BA ne convainquent pas tout le monde.
Si l’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ne les remet pas en cause il doute de son impact sur le quotidien des Sénégalais.
« Les chiffres ne reflètent pas la réalité économique. Nous devons commencer par reconnaître le travail remarquable des statisticiens qui ont essayé de nous donner effectivement un certain nombre d’agrégats caractérisés de l’économie nationale. C’est vrai qu’on se réjouit du taux de croissance qui est très élevé, presque 7 %. Mais, il est très important qu’on essaye de voir quelle est la contribution respective de chacun des secteurs économiques », explique le Pr Moustapha KASSE dans les colonnes de WalfQuotidien.
Selon l’économiste, « le Sénégal a un problème de leadership. C’est un problème sur lequel on ne réfléchit pas beaucoup ». Il en veut pour preuve les différents programmes de développement mis en branle et qui peinent à porter des fruits. « Le PSE a une très grande ambition et on a tort de ne pas effectivement avoir des chances de succès à cette ambition. Et, c’est possible à condition que nous ne freinions pas nos propres élans internes et externes. Parce que, si vous regardez un pays dont les exportations ce sont 12 % et les importations sont à 30 %, il y a quelque chose qui ne marche pas, c’est-à-dire, au fond, la machine économique et les revenus que nous tirons repartent à l’extérieur. C’est tout comme si la machine économique travaille pour l’extérieur. En science économique, je n’ai jamais vu un pays se développer à partir des importations. Ces importations aussi, il faut les analyser pour savoir qu’est-ce qu’on importe. On a l’impression de vouloir faire du pays un énorme bazar. Il faut qu’on fasse attention et que de temps à temps savoir s’arrêter », déclare le Pr KASSE qui indique comprendre «que la douane soit un élément important pour ramasser des recettes mais si les recettes ne viendront que de là, ces recettes nous portent plus de préjudices que de bénéfices ».