Les lois que votent les Etats contre le terrorisme sont souvent liberticides et donnent trop de pouvoir à l’administration, estime Alioune Tine, Directeur Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty international.
« Les lois anti-terroristes sont des lois d’exception qui deviennent la norme et cela tue la démocratie. Ces lois sont souvent liberticides », explique-t-il dans un entretien avec le quotidien Walfadjri.
Pour lui, seule la politique sécuritaire ne suffit plus pour lutter contre le terrorisme. « La pire des choses, c’est qu’aujourd’hui, les jeunes africains n’ont pas de perspectives. Ils n’ont pas d’horizon. Vous avez ceux qui retournent carrément les armes contre leur propre pays comme Boko Haram. Quels sont les raisons qui poussent les jeunes à faire cela», argumente le Directeur d’Amnesty.
Il ajoute : « Dans le nord Mali, au Cameroun, au Nigéria, au Tchad…, partout où il y a absence de l’Etat, il y’a d’autres forces qui arrivent, qui aident, qui soutiennent, et transforment de plus en plus les gens en bombes humaines. Cela veut dire que seule la politique sécuritaire ne suffit plus».
Parlant de politique, M. Tine a indiqué que « notre démocratie est purement électoraliste», suffisant pour qu’il appelle à l’instauration d’une «démocratie politique et civile, voire une démocratie sociale, de manière à ce qu’on distribue de manière équitable les ressources publiques». «Cela, dit-il, est fondamental pour tous les Africains ».