Le président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, a été officiellement installé, hier, dans ses fonctions. A cette occasion, il a indiqué que pour bien remplir ses missions, la Cour des comptes a besoin d’un siège moderne et fonctionnel, d’un effectif suffisant et de haut niveau et des moyens matériels adéquats. Elle devra aussi renforcer ses relations avec le Parlement et les autres organes de contrôle.
Mamadou Faye a été installé, hier, dans ses fonctions, par le président des chambres publiques Abdoul Magib Guèye. S’exprimant à cette occasion, Le nouveau Président de la Cour des comptes a listé ses défis. A l’en croire, son premier défi est de relever la production, c’est-à-dire que le nombre de rapport doit être augmenté. « C’est une exigence de la reddition des comptes. La qualité doit également être améliorée, sans compter la production à bonne date car, il ne sert absolument à rien d’attendre des années pour sortir des rapports qui datent de 4 ans, 5 ou 6 ans. Les retards accusés dans la publication du rapport public général est une faute de la Cour, il va falloir que nous travaillons davantage pour faire des rapports à bonne date. Nous espérons trouver une solution définitive aux difficultés rencontrées à assurer une production régulière comme nous y invite le code », a-t-il déclaré. Abordant le second défi, Mamadou Faye a réclamé plus de magistrats. Il a indiqué que « le dernier recrutement de personnel remonte à 2003. Nous ne sommes que 21 magistrats qui doivent juger avec 9 emplois supérieurs siégeant. Imaginez des centaines et des centaines de comptables publics qui doivent faire les rapports sur la loi des finances pour le contrôle du budget à travers la loi de règlement et la déclaration générale de conformité. Cette situation intenable empêche aux auditeurs de bien connaitre le périmètre contrôlable. Donc il faut que non seulement nous recrutions des magistrats, mais aussi des assistants de vérification ».
Un siège fonctionnel et la collaboration avec les partenaires techniques
Le troisième défi, selon lui, est qu’il leur faut un siège fonctionnel. « Depuis quelques années, nous sommes éclatés dans trois sites différents. A l’immeuble Fayçal, aux Almadies et au Point E où se trouve la chambre des entreprises publiques. Cette situation préjudiciable au fonctionnement de l’institution aurait dû être dépassée depuis longtemps si l’entreprise en charge de la construction avait respecté les délais de livraison. Une solution rapide doit être trouvée dans le parachèvement de l’équipement de cet immeuble afin de permettre à la Cour de remplir ses missions dans la sérénité indispensable pour une justice financière performante », a-t-il encore dit, avant d’aborder le quatrième et dernier défi. Selon toujours le nouveau Président de la Cour des comptes, il leur faut encore une collaboration avec les partenaires techniques, notamment la presse, le milieu académique, les autres organes de contrôle, pour faire une jonction avec la théorie et la pratique mais aussi l’Assemblée nationale car la performance de la Cour appelle à un partenariat fécond avec l’institution parlementaire dans le cadre du contrôle des lois de finances. Toutefois, il demeure convaincu que la prise en charge des priorités déclinées permettra à la Cour d’atteindre sa vitesse de croisière.
Régulation budgétaire de la Cour des comptes
Par ailleurs, Mamadou Faye s’est prononcé sur le budget de la Cour des comptes. Et c’est pour dire: « nous ne nous lamentons pas mais, seulement ce que nous déplorons, c’est que la Cour puisse faire l’objet d’une régulation budgétaire car cela pourrait non seulement affecter ses performances, mais son indépendance. Imaginez que la Cour ne soit pas d’accord avec un ministre, il suffit que le ministre des Finances fasse une ponction et cela pourrait ralentir la performance. Il y a un rapport non encore publié, mais la faute nous incombe ». Pour terminer, le nouveau Président de la Cour des comptes a dit ne ménager aucun effort pour amener leur juridiction financière à poursuivre dans l’indépendance et la compétence ses actions multiforme de promotion et de transparence dans la gestion des finances publiques.
Mamadou Faye a aussi rendu un hommage à son prédécesseur pour son engagement personnel à faire adopter la loi organique portant des magistrats de la Cour des comptes ainsi que les décrets d’application relatif à loi sur la Cour des comptes. Pour lui, le leadership de Hady Sarr a donné une place éminente dans le concert des institutions supérieures de contrôle.