Remplir le Grand Théâtre ou Sorano ce 9 mai à travers un spectacle inédit, c’est le pari que s’est fixé l’orchestre Firarkhatoul Wi Nadjati Wa Salam. L’une des premières formations musicales sénégalaises spécialisées dans la musique arabe. Selon Alioune Thiam le manager, il veut conquérir un public diffèrent de celui qu’ils ont l’habitude de recevoir, afin de fêter en grande pompe leurs 40 ans d’existence.
C’est un 10 mars 1978 que l’orchestre Firarkhatoul Wi Nadjati Wa Salam a été créé par le groupe scolaire Gamal Abdel Nasser. C’est une formation qui a la particularité d’allier musique et théâtre. Selon le manager de ce groupe, Alioune Thiam, il était question de trouver un cadre permettant aux élèves de cet établissement de concevoir une musique qui reflète l’éducation islamique qui leur était offerte. A l’époque, selon toujours ce dernier, le programme était basé sur la musique afro-arabe avec des textes écrits en arabe.
‘’Au début, on reprenait les textes d’autres chanteurs. Depuis les années 1990, les textes sont écrits dans nos langues ou en arabe et c’est nous-mêmes qui composons la musique. On souhaitait ainsi toucher le plus large public’’, assure M. Thiam.
L’orchestre qu’il dirige est composé, aujourd’hui, d’une vingtaine de musiciens. Il compte dans sa discographie 7 albums avec un répertoire riche d’une centaine de titres et plus de 200 concerts.
Sept albums en 40 ans d’existence ! Cela parait incongru. Alioune Thiam explique ce fait par la morosité de l’environnement dans lequel baigne la musique religieuse. Il est aujourd’hui urgent, considère-t-il, de trouver des parades pour subsister et continuer à faire vivre leur art. Dans ce sens, son orchestre propose la tenue d’évènements dans de grandes salles comme Sorano ou le Grand Théâtre. Il compte mettre, dans ce sens, à contribution des groupes qui font dans la musique religieuse.
Ce qui va leur permettre de capter des publics de différents foyers religieux du Sénégal. Au-delà de l’environnement morose, l’évolution même de ce secteur impose ces changements. ‘’Il faut le dire, actuellement, la musique arabe est à un niveau différent de celui dans lequel elle était dans les années 1970. Et cela, nous le devons à la collaboration entre notre orchestre et le ‘’dahira’’ des moustarchidines depuis 1985. Une occasion de booster encore la musique arabe. Nous sommes à la recherche de salles. Si on veut quelque chose de neuf, il nous faut le Grand Théâtre, à défaut Sorano. La date qui reste à confirmer est le 9 mai pour célébrer les 40 ans du groupe. On essaie de voir si nous allons le faire avant ou pendant le ramadan. On a aussi prévu la sortie d’un nouvel album entre mai et juin’’ annonce Alioune Thiam.