Un traitement minimaliste et peu valorisant. C’est ce qui ressort du panel sur la représentation des femmes dans les médias, co-organisé, hier, par le Centre d’études des sciences et techniques de l’information et l’Institut Panos, à l’occasion du 08 mars 2018 sur le thème : ‘’Déconstruire les stéréotypes’’.
La question de la représentation des femmes dans les médias a été au cœur d’un panel qui a réuni hier des acteurs de la presse, en marge de la journée internationale dédiée à la femme. Co-organisée par le Centre d’études des sciences et techniques de l’information et l’Institut Panos, la rencontre a été mise à profit pour présenter deux études faites sur le traitement des questions relatives au genre dans les médias. Le monitoring effectué par le responsable du CNRA révèle que l’espace occupé par les femmes, sur 3 quotidiens étudiés, est de 5,3%.
Dans les télévisons, on est à moins de 2% des émissions et programmes réservés aux femmes. Même tendance dans les radios et la presse en ligne où les résultats de l’étude tournent autour de 1%. Quant à l’analyse qualitative des contenus, il apparaît que les faits en rapport avec les femmes traités dans les médias sont souvent liés à la politique. Ce sont les femmes leaders qui représentent, qui parlent et agissent au nom d’institutions qui sont souvent présentes dans les médias. L’autre caractéristique de ces faits qui intéressent les femmes, reste bien entendu les faits divers : sexe, drame, le sensationnel.
Pour la Directrice du Cesti, la célébration de cette journée n’est que symbolique, car en vérité, constate-t-elle, chacun des 365 jours de l’année chante et célèbre la femme. Toutefois, ‘’nous ne comptons pas patauger dans les jeux troubles de ces débats féministes qui dressent la femme contre l’homme. Concernant la question de l’égalité des deux sexes, nous sommes plutôt dans l’optique du dépassement qui érige l’homme et la femme, non pas dans une relation de confrontation, mais de complémentarité. Une complémentarité de sagesse et d’amour’’, précise Mme Cousson Traoré Sall.
Néanmoins, la deuxième femme directrice du Cesti note que la discrimination à l’égard des femmes est toujours une réalité. La femme se trouve encore victime des considérations sexistes qui la relèguent continuellement au second rang. ‘’Etant un reflet, par excellence, de nos réalités sociales, les médias offrent évidemment, au premier chef, la preuve de ces discriminations’’, pointe-t-elle. Selon la Directrice du Cesti, qu’il s’agisse des femmes actrices de médias en tant que journalistes ou en tant qu’objets de médias, comme par exemple une actrice dans un film voire dans une publicité, la femme est généralement prise comme un élément de décor pour embellir. Le travail des femmes reste un phénomène marginal.
Pire encore, lorsqu’elles sont représentées dans le monde du travail, ce sont plus souvent dans des fonctions hiérarchiquement inférieures ou de valeurs inégales. Les femmes meublent le champ plus qu’elles ne l’occupent. ‘’La journée que nous célébrons aujourd’hui trouve son origine dans les luttes ouvrières et nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les sexes qui agitèrent l’Europe et le monde occidental au début du XXème siècle. Ces remous de liberté feront peu à peu leur chemin à travers les Etats-Unis, les pays occidentaux et le tour du monde. Ce n’est qu’à partir de 1917 que la tradition du 8 mars se met en place et est officiellement reconnue par les Nations unies en 1977’’, a-t-elle rappelé.