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Abus de confiance: 40 millions FCFA déchirent l’association des anciennes basketteuses
Publié le samedi 10 mars 2018  |  Enquête Plus
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La guéguerre qui mine l’Association des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal (AIABS) s’est invitée hier à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Aïda Ndong accuse Rokhaya Pouye dite Aya d’avoir dissipé l’argent de l’association.

Au moment où plusieurs femmes ont fait bloc hier, pour célébrer la journée mondiale qui leur est dédiée, les membres de l’Association des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal (AIABS) étaient en train de se déchirer à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, bien que la majorité d’entre elles fussent vêtues de la même couleur : blanc assorti du doré. Une histoire de 40 millions est à l’origine de cette procédure initiée par Aïda Ndong contre Rokhaya Pouye dite Aya. Mais cette affaire a pour soubassement la guerre de positionnement qui mine l’association, car les deux parties se réclament présidentes.

Ainsi, après l’élection contestée d’Aya Pouye, Aïda Ndong a porté plainte contre elle. D’ailleurs, elle ne reconnaît pas son élection. Toujours est-il que la plaignante accuse Aya Pouye d’avoir mal géré l’argent de l’association. Dans sa déposition à la barre, la plaignante a reproché à la prévenue d’avoir organisé un bal, sans l’avis du bureau. Au total, l’ex-Lionne soutient que l’ancienne capitaine a dissipé 40 millions de francs provenant des sponsors et des mécènes, des subventions de la Primature. A l’en croire, cette dernière leur offre, chaque année, 5 à 10 millions ainsi que des billets d’avion. Outre l’argent, Aïda Ndong réclame aussi le récépissé de l’association.

Aya Pouye a balayé d’un revers de main les accusations portées contre elle. D’abord, elle a précisé qu’elle est l’unique présidente pour avoir été élue pour un premier mandat de 4 ans (2008 à 2012). Ensuite, elle a été réélue en 2012 pour un second mandat. Accusant Aïda Ndong d’avoir raconté des contrevérités, elle a indiqué que les subventions ne sont pas aussi importantes. ‘’Nous n’avons reçu que deux subventions de 5 millions de la Primature. Les mécènes ne donnaient que des sommes modiques qui ne dépassaient pas 200 000 F. Au bas mot peut être, nous avons reçu 10 à 12 millions, de 2008 à 2012’’, s’est défendue Aya Pouye. Elle a assuré avoir géré l’argent dans la transparence. ‘’Les procédures de décaissement étaient respectées, car il fallait ma signature et celle de la trésorière. Celle-ci a toujours fait les rapports financiers’’, a-t-elle ajouté.

Sur l’usage des fonds, l’ex-capitaine des Lionnes du Basket a fait savoir qu’ils ont servi, entre autres, à l’achat de billets d’avion et aux frais de séjour, lorsque l’association était invitée dans la sous-région. Il s’y ajoute que l’amicale a pour but d’aider ses membres. Quid du récépissé ? ‘’Il est avec moi. Je l’ai gardé, en ma qualité de présidente. Des anciennes que je ne connais pas m’ont demandé de le leur restituer, j’ai refusé’’, a confessé la prévenue. A l’en croire, après la scission, Mme Aïda Ndong Diarra a ordonné à la banque de ne pas accepter certaines signatures, ce qui fait que l’association ne reçoit que des chèques de la Lonase.

Face à ces dénégations, Aïda Ndong est revenue à la charge pour maintenir ses accusations. ‘’Moi aussi, je conteste. Elle n’a pas fait de bilan financier, de 2008 à 2013, sous le prétexte que sa petite sœur Djeynaba Pouye, qui était trésorière, était malade. Elle a transféré le compte de la BICIS à la BHS’’, a enfoncé l’ancienne basketteuse qui soutient mordicus être la présidente. ‘’A la date du 25 mai 2013, le quorum était atteint et l’Assemblée générale a été convoquée, mais elle a refusé catégoriquement de venir y assister ; alors, j’ai été élue’’, a-t-elle déclaré. Et d’ajouter que l’assemblée convoquée par Aya Pouye, c’était pour demander une prorogation de mandat, en vue de l’organisation du tournoi Bonaventure Carvalho.

Une déclaration corroborée par l’ex-secrétaire générale, Aïda Sy, qui a également allégué que les billets n’étaient pas à la charge de l’amicale, puisqu’ils provenaient de dons. Kankou Coulibaly et Mame Maty Mbengue ont pris son contre-pied, en faisant des témoignages à décharge. Mme Coulibaly a confirmé la réélection consensuelle d’Aya Pouye en 2012 sur la base des textes du sport. Quant à Mame Maty, elle a soutenu que la prévenue déboursait de l’argent pour les billets et la prise en charge, lors des voyages.

Ces témoignages et les dénégations de la prévenue n’ont pas convaincu le substitut Seydina Oumar Diallo. Pour lui, l’élection d’Aïda Ndong est légitime et qu’une association ne peut pas avoir deux présidentes. Il considère que, même si Aya a contesté catégoriquement les faits, elle a énuméré des dépenses sans justifications. Le maître des poursuites n’a pas également compris le changement du compte bancaire par la prévenue. Pour la répression, il a requis deux ans assortis du sursis. Expliquant les règles de fonctionnement des associations sportives, Me Alassane Cissé a laissé entendre que le parquet est embarqué dans une imposture organisée par la plaignante dont la constitution de partie civile est jugée irrecevable par Me Borso Pouye. Car elle considère qu’Aya Pouye dont le mandat a expiré depuis 2016 est jusqu’à présent présidente de l’AIABS.

‘’Il n’y a pas de preuve des remises. Les sommes d’argent, elle les a reçues en sa qualité de présidente et le changement de banque n’est pas une preuve de dissimulation des finances’’, a plaidé Me Pouye. Selon elle, Aïda Ndong est une parfaite inconnue, mais le bras armé de Baba Tandian qui, dit-elle, est à l’origine de cette situation. Le président n’a pas apprécié ce glissement et a vite fait de l’interrompre, malgré l’insistance de l’avocate.

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