L’économiste Abdourahmane Sarr a mis au goût du jour son plaidoyer en faveur de la réforme du régime monétaire, tout en renouvelant son appel en direction de ses compatriotes sénégalais en les invitant à "prendre leur destin en main" à la faveur d’un meilleur accès aux moyens financiers, lit-on dans une tribune transmise à l’APS, vendredi à Dakar.
‘’Ce à quoi nous invitons nos compatriotes va au-delà de notre régime monétaire à reformer et se rapporte directement à leurs préoccupations de tous les jours. Prendre leur destin en main en accédant à des moyens financiers pour satisfaire leurs besoins et ceux de leurs communautés dans l’autonomie et la liberté car l’état ne peut pas tout faire’’, dit-il dans le texte.
Disant sa foi en ‘’l’autonomie et la liberté’’, M. Sarr estime que son appel une fois entendu et mis en œuvre --comme opération de la reconquête de l’économie nationale, pourra aider chaque Sénégalais à pouvoir satisfaire ses besoins sans tendre la main à autrui, à l’Etat, ou à travers lui l’étranger.
‘’Cette reconquête passera par la maîtrise de notre système financier, car aussi réducteur que cela puisse paraître, la solution aux problèmes que nous vivons en dépend’’, selon le fondateur et président du Centre d'études pour le financement du développement local (CEFDEL) et leader du Mouvement pour la renaissance, la liberté et le développement (MRLD).
Abdourahmane Sarr fut économiste principal et représentant-résident du Fonds monétaire international (FMI) au Togo et au Bénin. En octobre 2011, il quittait ces fonctions-là pour porter l’élection présidentielle de mars 2012, mais sa candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Toutefois, il continue de décliner sa vision du développement du Sénégal.
Dans sa déclaration à l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal, ce cadre de 45 ans soutient que ‘’beaucoup a été dit sur le régime du franc CFA et le problème de souveraineté que pose la garde d’une partie de nos réserves de change au trésor français, mais notre préoccupation va au-delà de ce problème qu’il faut bien sûr résoudre’’.
Il précise en effet qu’il est possible d’éliminer le compte d’opérations et maintenir une monnaie commune de l’UEMOA sans la garantie de la France. ‘’Notre régime monétaire resterait le même et le Sénégal n’aurait toujours pas d’indépendance monétaire propre. Une monnaie commune au niveau de la CEDEAO laisserait également entier le problème de la dépendance monétaire du Sénégal.’’