Dakar (Sénégal) - La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a prononcé une ordonnance de non-lieu en faveur de l’ex sénatrice du Parti démocratique sénégalais, Aida Ndiongue qui était poursuivie pour escroquerie portant sur des deniers publics estimés à plus de 20 milliards FCFA, a-t-on appris lundi de source médiatique.
L’instruction a duré plus de 4 ans et l’ex sénatrice doublée d’une femme d’affaires était poursuivie dans le cadre de quatre marchés gagnés durant le régime du président Wade (2000-2012) mais non exécutés. Ils portaient sur la fourniture de produits phytosanitaires, de motopompes, de tentes en coton et l’équipement matériel de 35 maisons de l’outil.
Arrêtée le 12 décembre 2013, elle sera libérée après 18 mois passés en prison sans que le dossier ne soit clos. Son instruction a fait l’objet 17 prorogations qui s’expliquent par le fait que l’expert désigné pour évaluer les biens de l’ex-sénatrice libérale a tardé à déposer son rapport.
Le Parquet général finira par demander la confiscation des biens de Aida Ndiongue, évalués à 13 milliards FCFA. Une décision confirmée par la Cour suprême.
« C’est une grande satisfaction. Nous saluons le courage et l’indépendance des magistrats sur le dossier d’Aida Ndiongue contre l’Etat du Sénégal », a réagi Me Seydou Diagne, un de ses avocats sur la radio privée RFM, soutenant que l’ex maire de la commune des HLM (Dakar) « remercie les Sénégalais et n’a aucun grief contre quiconque ».
Juridiction d’exception sénégalaise, la CREI est restée presque en veilleuse en sommeil depuis sa création il y a plus de 30 ans, avant d’être réactivée à l’arrivée du pouvoir du président Macky Sall.
Ainsi, la juridiction s’est penchée sur les actes de malversations financières qu’auraient commises des personnalités du défunt régime, dont le fils du président Wade, Karim, exilé depuis sa libération au Qatar.