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Entretien Senego Yaxam Mbaye SEN Apr: « Nous n’avons aucune crainte vis à vis de l’opposition mais il urge que… »
Publié le lundi 5 mars 2018  |  Autre presse
Yakham
© aDakar.com par DF
Yakham Mbaye, ex-secrétaire d`État à la Communication
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Depuis Paris où il est en séjour, Yakham Mbaye nous a accordé un entretien exclusif sur la situation politique nationale. Suite à son récent post sur sa page facebook qui a défrayé la chronique, le membre du Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (Apr) est revenu plus longuement sur le sens de cette sortie importante à quelques mois de la Présidentielle. L’actuel Directeur Général du journal gouvernemental Le Soleil est revenu sur la mobilisation urgente qui doit prévaloir au sein du parti au pouvoir et de la coalition gagnante, sur le bilan du Président Macky Sall qu’il faudra vulgariser en vue d’une réélection au premier tour de la prochaine présidentielle et enfin sur les ténors de l’opposition qui selon lui passent tout leur temps à exceller dans la diffusion de fausses nouvelles pour manipuler les Sénégalais.

Senego: Votre post sur facebook ressemble plutôt à un coup de gueule à quelques mois des échéances électorales. Qu’est ce qui justifie cette sortie ?

Yakham Mbaye: Tout d’abord une précision importante que commande l’honnêteté. Si ce texte devait bénéficier de droits d’auteurs, ces droits d’auteur n’auraient pas été miens. Ce texte n’est pas le fruit de mon imagination j’ai participé à sa vulgarisation mais ce n’est pas le fruit de mon imagination. Je l’ai porté, et volontiers car il exprime totalement ce qui m’habite.

Maintenant, pour qualifier les conditions de sa publication sur ma page facebook, je n’utiliserai pas le terme coup de gueule, qui, en général, n’est pas forcément raisonné. Le contenu de ce texte, procède d’une analyse lucide de la situation de notre parti, de la situation de notre majorité. Je crois en toute honnêteté, par devoir de loyauté, par militantisme, que cette alerte rouge s’imposait, pour dire qu’il y a des choses qui ne tournent pas rond. Et il est urgent que nous nous remobilisons, que nous ressaisissions. Loin de moi, la volonté de me positionner en donneur de leçons. Je ne suis pas dans cette posture, car si c’était le cas il faudrait alors que je sois assez prétentieux pour croire être exempt de reproches. Je ne suis pas un donneur de leçon, je ne l’ai jamais été, et ce type d’individu je m’en suis toujours méfié. Simplement, je considère comme un militant qui peut et doit continuer d’user de son droit d’expression, avoir adhéré librement à un parti politique, mais de manière à ne pas porter préjudice à ce dernier. Et je ne crois l’avoir fait en exprimant ce qu’une multitude de personnes ont fini de constater. Autrement, d’autres ne me voient pas comme un simple militant, mais comme un responsable politique en qui ils voient certaines tares dénoncées par ce texte. Pour vous dire que ce propos nous interpelle tous.

Le contenu de ce texte m’interpelle, car il indexe des tares, des manquements qu’on retrouve chez la majorité des responsables de l’Apr. Il nous faut un sursaut.

C’est pour cela qu’il peut être nécessaire, par la plume, de dire qu’il y a urgence à se remobiliser, à se ressaisir et à se retrouver autour de l’essentiel. L’essentiel c’est d’être dans une posture de combat, de travailler pour la défense et la vulgarisation de notre bilan, celui du Président Macky Sall, pour optimiser nos chances, les chances du Président Macky sall d’être réélu en février 2019, au premier tour.

Le Président Macky Sall a un bilan exceptionnel. Il nous faut défendre ce bilan jalousement et éviter surtout d’être les géniteurs de toutes ces pollutions qui concourent à brouiller cette vision. Nous devons nous ressaisir, nous remettre en question pour que la vision du Président de la république triomphe, pour que la majorité triomphe, pour que Benno Bok Yaakar porte triomphalement son candidat au premier tour de l’élection présidentielle en 2019. Que la réélection du Président soit démocratique et sans tâche.

Est-ce que ce n’est pas une crainte que vous exprimez ? Croyez-vous réellement aux chances de votre candidat avec la situation que vous avez décrivez ?

Comme je l’ai dit tantôt, c’est une analyse raisonnée, qui ne procède d’aucun affolement. Elle est lucide. Au sortir des législatives, si on prend les scores de Benno Bokk Yaakar à l’échelle nationale, excepté Dakar nous aurions fait plus de 66%. Dakar avec ses 33% a fait dégringoler notre score pour le ramener presque à 49 %.

Au niveau de la contribution en termes de voix, sur près de 1,7 million de suffrages engrangés par Bennoo, Dakar n’a contribué qu’à hauteur de 7%. Est-ce qu’on a analysé froidement ces résultats ? Non ! Certes, on a emporté les sept députés en jeu au niveau du département, mais avec quel score ?

A-t-on froidement analysé le pourquoi de cet impact négatif ? Pourquoi nos militants et électeurs dakarois ont boudé les urnes ? Non ! Donc, nous devons analyser froidement ces résultats, au lieu de recommencer nos petites manœuvres aux fins de positionnement. Depuis les législatives, nous n’avons tenu aucune rencontre pour tirer les leçons de ce scrutin.

Je sais que mon propos ne plait pas à certains responsables dans le parti, particulièrement ici à Dakar. C’est le droit et leur liberté. Il n’empêche, je dis haut et fort craindre plus nos militants, tant ils sont légion à en vouloir aux responsables, que cette opposition de palace.

En somme, tout doit procéder d’une obligation d’analyser avec lucidité, avec humilité et objectivité les résultats que nous avons eus, et d’une obligation de se remobiliser de manière militante autour du Président.

En ce qui concerne l’opposition, nous avons un bilan exceptionnel. Le Président de la République, dans tous les domaines, a fait des résultats. Il nous appartient de vulgariser ce bilan, de parler aux Sénégalais de ces performances, en faisant preuve de plus d’humilité et d’écoute. Ce que je dit s’applique aussi bien à Yakham Mbaye qu’à un autre militant qui se croit responsable politique. Il faut que nous soyons conscients d’un état de fait : nous sommes dans le temps du Président de notre parti. Nous ne sommes pas dans une élection municipale ou législative. Nous devons nous remobiliser pour optimiser les chances de réélection de notre candidat.

Il s’agit donc plus d’une autocritique que d’une appréhension parce qu’en vérité le jeu est clair. Cette opposition n’a ni plan ni programme ni projet. Son fond de commerce, c’est la diffusion de fausses nouvelles, la manipulation et le nihilisme. Face à celle, nous devons adopter une attitude à la fois offensive et défensive, et intelligente dans tous les cas. La communication n’a absolument rien à voir avec le bavardage et le «voyez-moi, je parle bien»

Vue la configuration actuelle avec la réunification de l’opposition qui semble faire bloc derrière Idrissa Seck, et la montée en puissance de certains opposants comme Khalifa Sall et Ousmane Sonko, cela présage-t-il de bons signaux pour le pouvoir ?

Involontairement vous confortez mes propos. En listant les opposants vous me parlez d’Idrissa Seck, de Khalifa Sall et de Ousmane Sonko. Voyez vous à quoi renvoient ces personnes? Idrissa Seck a été aux affaires durant une demie décennie avec le président Wade. Que retient ton de son passage aux affaires, sur le plan économique, sur le plan des réalisations en tant que ministre Directeur de Cabinet du Président de la République puis en tant que Premier Ministre? Rien. Si ce n’est rouler les Sénégalais dans la salive avec ses fumeux slogans du genre «Récompenser goorgoorlu et punir njublang». La fin de l’histoire est sue… Il argue que «jusqu’à l’extinction du soleil», l’accusation infamante de voleur de deniers publics que lui a collé son ex-mentor ne sera prouvée. Il n’empêche, n’ayant pas convaincu des millions de Sénégalais, jusqu’à ce que l’enfer gèle, planera sur la tête de Idrissa Seck l’ombre d’un «njublang» poursuivi par la clameur des «goorgoorlu» qui, plus de dix ans après, se posent la question de savoir où sont leurs dizaines de milliards de francs Cfa dont on a tant parlés.

Sur le plan de la morale, qu’est ce qu’on peut retenir d’Idrissa Seck ? Celui qui a usé à l’endroit de celui qui l’a fait, son père spirituel, du propos le plus infamant jamais entendu dans notre histoire. Résumant le Président Wade, il disait : «un ancien spermatozoïde, futur cadavre».

Vous pensez que cet individu, qui a failli au double plan moral et politique, j’ose dire disqualifié pour de bon, peut apporter quelque chose aux Sénégalais ? Ses résultats électoraux qui inscrits dans une tendance de chute vertigineuse cette dernière décennie, annoncent, in fine, Idrissa Seck aura s’achemine vers le dépôt des débris politiques.

Quant à Khalifa Ababacar Sall, son problème n’est politique qu’aux yeux de ceux qui croient, à tort, qu’il peut se positionner comme un adversaire politique crédible face au Président Macky Sall. Le maire de la Ville de Dakar, en dépit de tout le tintamarre, n’est qu’un leader politique à la dimension départementale, dans ce Dakar où électoralement parlant, lui et sa coalition ne viennent même pas après la majorité Benno Bokk Yakaar.

La vérité avec Khalifa Ababacar Sall est qu’il est présumé avoir été indélicat avec des deniers publics. Il a maille à partir avec la justice, et demeure présumé innocent jusqu’à ce que cette même justice établisse sa culpabilité ou prononce son innocence.

Enfin, le député Ousmane Sonko. Je vous assure que ce dernier aurait été journaliste, il aurait mis en faillite toutes les entreprises qui l’auraient employé. Tant, elles défileront au tribunal pour être condamné pour diffamation. Cet individu, son fond de commerce c’est la diffusion de fausses nouvelles. A longueur de ses diatribes et d’attaques contre l’Etat et ceux qui le dirigent, il débite contre vérité sur contre vérité.

Face à ce type d’opposition et d’opposants, nous n’avons aucune crainte, car les Sénégalais ne sont pas dupes. Ils peuvent constater leurs conditions de vie entre 2000 et 2012 faites de pénurie de toutes sortes, d’émeutes de l’électricité, de hausse des prix des denrées de première nécessité.

De 2012 à aujourd’hui, nous sommes passés de l’obscurité à la lumière, en ce qui concerne la politique énergétique. Exit les scandales à plusieurs milliards de francs Cfa qui faisaient les choux gras de la presse. On parle maintenant de records historiques en termes de production agricole. On parle de renforcement de notre capacité de sécurisation du territoire national.

Le Président Macky Sall, avec son bilan, sa touche personnelle faite d’humilité, d’humanisme, d’égards à l’endroit de ses mandants, les Sénégalais, un homme qui parle peu, et vous le comparez à ceux-là, qu’est-ce qui ressort : les excès de langages, les propos infamants.

Entretien réalisé par Amadou Lamine Mbaye
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