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Mamadou Oumar Ndiaye (Dirpub le temoin) - ‘‘Wade a un contentieux à solder avec Macky Sall’’
Publié le vendredi 2 mars 2018  |  Enquête Plus
Mamadou
© Autre presse par DR
Mamadou Oumar Ndiaye
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La Présidentielle 2019 pourrait se gagner ou se perdre par les ressentiments. Le directeur de publication du journal ‘‘Le Témoin’’ essaie de démêler l’écheveau du triangle à lourds contentieux Wade-Macky-Idy en vue de ces joutes.



Les plus de 500 000 voix de la coalition dirigée par le Pds lors des Législatives pourraient faire pencher la balance à la Présidentielle de 2019 entre un duel Macky Sall et Idrissa Seck qui se dessine. Que choisirait de faire Abdoulaye Wade dans ce cas ?

S’il venait à être confirmé que Karim Wade ne pourrait pas prendre part à la Présidentielle du fait de son exil, de l’incertitude liée à son retour, il y a quand même une contrainte par corps qui pèse sur lui, et si finalement Abdoulaye Wade n’avait le choix qu’entre Macky Sall et Idrissa Seck, il choisirait incontestablement Idrissa Seck. Il a un contentieux à solder avec Macky Sall que tout le monde connaît : l’emprisonnement de son fils Karim Wade. Le président Wade ne pardonnera jamais cela à Macky et tant qu’il lui restera un souffle de vie, il se battra pour lui faire payer cet outrage, cette humiliation qu’il lui a fait subir. Pour Wade, Karim est ce qui compte le plus au monde. S’il n’arrive pas à prendre sa retraite politique jusque-là, c’est parce qu’il y a cette affaire de son fils. Même s’il venait à mourir, il ne reposerait pas en paix tant que Macky Sall n’aurait pas payé pour cet acte, cette déclaration de guerre qu’il lui a faite en embastillant ce qu’il a de plus cher au monde.

Cette haine surclasserait le ressentiment qu’il pourrait avoir pour Idy ?

Absolument ! L’adversaire principal pour Wade, c’est bien Macky Sall. Quel que ce soit ce que Wade peut lui reprocher, Idrissa Seck n’a pas mis Karim en prison.

Entre le père Wade et ses deux fils (Idy et Macky), où s’arrêtent les rancunes et où commence la politique, ou plutôt la realpolitik ?

Tout est entremêlé en réalité. Entre les trois, il n’y a plus que la politique pure, qui est devenue une variable au même niveau que les passions. Il y a des haines recuites entre eux, l’animosité personnelle, les rancunes. Le fait pour le pape du Sopi d’avoir jeté en prison Idy pour faire la place à son fils a fait naître une rancune du président du parti Rewmi vis-à-vis de Wade, ainsi qu’une envie de revanche sur le fils car Idy a toujours considéré que c’est parce que Karim était en situation de succéder à son père qu’il a été éliminé. Entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, il y a eu le limogeage du dernier de son poste de l’Assemblée nationale doublé de son exclusion du comité directeur du Pds. Lui aussi a eu cette haine qui lui a donné la force de sillonner plusieurs fois le Sénégal et de se préparer à prendre le pouvoir. Dieu l’a porté à la tête du pays et une fois acquis, Macky Sall a lancé la traque des biens mal acquis. Elle devait concerner 25 personnes mais à l’arrivée, il n’y en a qu’une seule qui a été vraiment inquiétée, Karim Wade, même si Tahibou Ndiaye a fait quelques mois en prison. Mais la traque n’a concerné que Karim Wade en réalité, qui a payé de sa personne par un emprisonnement de plus de trois ans et un exil. Donc c’est un ‘‘Mortal Kombat’’ entre l’actuel président et son prédécesseur.

Il ne faut pas oublier non plus qu’Idrissa Seck considère que sa disgrâce a commencé avec Macky Sall qui a lu son acte d’accusation devant tout le corps diplomatique au Méridien Président. Un réquisitoire que l’actuel président du Conseil départemental de Thiès ne pardonnera pas non plus à Macky Sall. Tout comme il lui en voudra le fait d’avoir ravi la présidence de la République, dont il pensait qu’elle lui était destinée. Idrissa Seck s’est toujours vu en quatrième président du Sénégal. Le fait d’avoir été coiffé au poteau et d’avoir également perdu l’héritage de Wade lui est lourd puisqu’à l’arrivée, Macky Sall l’a dribblé. Ensuite, ce dernier a passé tout son temps à débaucher les collaborateurs d’Idrissa Seck, ce qui est un motif de grief personnel. Il lui a rogné les ailes. A part Déthié Fall et Abdourahmane Diouf, tout le monde est parti. On va vers une lutte finale, une mère des batailles entre Idrissa Seck et Macky Sall qui va être arbitrée par le président Wade. Mais arbitrer n’est pas le mot juste, puisqu’il suppose être neutre. Je le dis encore, s’il ne restait que cette éventualité, Abdoulaye Wade soutiendrait Idy.

Et les militants du Pds dans tout ça, accepteront-ils de suivre le ‘‘Vieux’’ de manière inconditionnelle ?

Je pense qu’à ce moment, le Parti démocratique sénégalais va éclater en deux pôles. L’un va soutenir Macky Sall et l’autre Idrissa Seck. Il ne faut pas oublier qu’Idy a toujours clamé être l’actionnaire majoritaire du Pds. Il y a, de fait, une frange de ce parti qui nourrit une sympathie pour lui et qui serait prête à le rallier, tandis qu’il y a, ce n’est un mystère pour personne, une bonne partie du Pds qui est entretenue par Macky Sall. Au moment de faire les choix, ils vont rejoindre à leur tour le chef de l’Etat. La formation politique de Me Wade va se scinder en deux parties d’importances inégales. Je ne peux toutefois pas dire quelle est la partie majoritaire.

OUSMANE LAYE DIOP
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