Le Conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier l’Accord de Coopération inter-Etats portant sur le développement et l’exploitation des réservoirs du champ Grand Tortue/Ahmeyim entre la République du Sénégal et la République islamique de la Mauritanie,
Cette accord a été signé le 09 février 2018 à Nouakchott lors de la visite officielle de deux jours du président sénégalais Macky Sall, sur invitation de son homologue Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le Sénégal et la Mauritanie vont se partager équitablement la production du champ gazier Grand Tortue Ahmeyin (GTA) avait indiqué, à Nouakchott le président sénégalais Macky Sall.
"Ce que nous sommes en train de faire est historique. Lier notre destin, engager nos deux Etats pour travailler de façon responsable, nous accorder sur la nécessité de partager la ressource 50% /50% parce qu’elle est à la frontière entre les deux pays", avait-t-il dit en conférence de presse.
Ces dernières années, d’importantes découvertes de gaz ont été faites à la frontière entre les deux pays, dont celle concernant le champ gazier "Grand Tortue/Ahmeyim", mis à jour en janvier 2016 et considéré comme "le plus important gisement" en Afrique de l’Ouest, avec des réserves estimées à 450 milliards de m3.
Macky Sall avait assuré que l’Accord de coopération intergouvernemental (ACI) allait suivre toute la chaîne avant sa promulgation.
L’ancien Premier ministre et leader du parti "Rewmi", Idrissa Seck avait demandé, dans une lettre, au président Sall de publier cet accord bilatéral.
Interpellé sur la demande d’Idrissa Seck, en marge de sa conférence de presse commune avec le président George Weah, Macky Sall a déclaré : "Cet accord va suivre toute la chaîne, ce n’est pas fini. Il faut que ça vienne en Conseil des ministres dans chacun de nos deux pays et nos parlements vont le ratifier. A la suite de quoi les présidents le promulguent. On ne peut pas avoir des débats sur des non-sujets".
"Les Etats sont organisés, c’est ne rien comprendre des relations internationales pour croire qu’un Etat va signer un accord international et que cet accord soit secret. C’est méconnaître le mécanisme de l’Etat. L’accord doit être ratifié et promulgué en dernière instance par le président de la République", a expliqué Macky Sall.
Selon lui, "quand on parle de ratification, on retourne l’accord aux représentants du peuple (que sont) les députés".
"Cet accord va être présenté très prochainement au Conseil des ministres qui va l’adopter, et le président de la République va l’envoyer au parlement qui va en discuter en public. Le gouvernement (représenté par) le ministre des Affaires étrangères sera là-bas pour répondre au Parlement pour expliquer les tenants et aboutissants de cette affaire", a ajouté le chef de l’Etat.
"Je ne comprends pas pourquoi on pose des questions sur des choses qui ont été faites publiquement. Depuis des mois, les experts, les ministres ont travaillé et les arbitrages ont été faits par les chefs d’Etat", a relevé Macky Sall.