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Thierno Bocoum se confie sans langue de bois
Publié le jeudi 1 mars 2018  |  Seneweb.com
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© Autre presse par DR
Le député Thierno Bocoum
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Son diagnostic de la situation actuelle du Sénégal, son sentiment sur le procès de Khalifa Sall, ses ambitions politiques, sa position au sujet du dialogue national et du processus électoral ; sont autant de questions sur lesquelles Thierno Bocoum, président du "Mouvement Agir" a apporté ses réponses dans cette interview exclusivement accordée à Seneweb. Voici l'entretien.

Seneweb : Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle du pays ?
Thierno Bocoum : Elle est celle d'un pays qui subit de plein fouet l'échec de son gouvernement et il n'y a pas meilleur baromètre qu'un front social en pleine ébullition. Nous avons vu les enseignants ruer dans les brancards pour dénoncer le non-respect des engagements pris par le gouvernement. Avant cela, nous avons assisté à une marche contre la confiscation du droit de vote des sénégalais à travers la rétention des cartes et pour un processus électoral transparent. Le monde paysan n'a pas fini de crier son désarroi et des bras de fer avec le gouvernement sont engagés dans tous les secteurs. L'échec est total pour un gouvernement qui aura réussi à doubler la dette publique pour créer 500 000 pauvres de plus. Un gouvernement qui aura été incapable d'offrir des emplois à la jeunesse de notre pays mais qui a pu en sauver ailleurs.

Notre forte conviction c'est qu'il faut aller vers un changement de paradigmes. Il faudra refuser la continuité et engager les combats pour de vraies ruptures. Il est temps dans notre pays que l'on parle de programmes, d'offres alternatives. Quant un candidat bat campagne avec des slogans et rien que des slogans, il fini toujours par gouverner par des slogans.

C'est bientôt l'épilogue du procès du député-maire de Dakar. Que vous inspire cette affaire ?
Une déception ! Celle de voir une instrumentalisation des institutions de notre pays pour combattre un adversaire politique. Quand même les corporations les plus poisseuses se soumettent à un gentleman agreement, nous devons, nous, faire avec un président incapable d'avoir une élégance républicaine. À tout le moins, cette affaire nous rappelle, si besoin est, de la nécessité d'avoir une justice indépendante, garante de la bonne marche des institutions et protégeant la liberté des citoyens.

Quelle partition comptez-vous jouer à la prochaine présidentielle de 2019? Avez-vous des ambitions présidentielles ?
La seule ambition que nous avons est celle d'abréger les souffrances de nos concitoyens et avec un tel dessein, on ne peut se fixer de limite. Tout moyen permettant d'y arriver est nécessairement à considérer.

Plus spécifiquement, pour la présidentielle de 2019, nous avons l'obligation en tant que patriotes, d'être la voix des sans voix. Ces sénégalais, désabusés des pratiques politiciennes, déterminés à en finir avec ce système rétrograde qui les privent de tout, même des besoins les plus élémentaires. Ces compatriotes que nous rencontrons tous les jours, nous avons l'obligation de leur proposer une alternative crédible ; ce sur quoi nous réfléchissons et travaillons.

Certains acteurs parmi la classe politique sénégalaise contestent le schéma organisationnel des élections. Quelle est votre position ?
Nous avions déjà dans une tribune, invité le président Macky Sall à dialoguer avec sa conscience. De ce dialogue, à moins d'un Alzheimer subite et précoce qui lui ferait oublier les propos de l'opposant Macky Sall, ne pourra jaillir qu'une exigence de confier le processus électoral ainsi que l'organisation des élections à une personnalité neutre et consensuelle. Il ne peut faire moins que ses prédécesseurs et l'opposition doit lui imposer un rapport de force qui l'y oblige.


Auteur: Entretien réalisé par Gora KANE
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