Après les généralités du sommet Union européenne-Union africaine, le Président sénégalais s'est offert des entretiens bilatéraux avec deux commissaires européens, la Bulgare Kristalina Georgieva et le Roumain Dacian Ciolos.
En marge du Sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine qui s'est tenue hier à Bruxelles, le Président sénégalais a eu plusieurs entretiens avec des responsables de la Commission européenne.
Avec Kristalina Georgieva, la Commissaire en charge de la Coopération internationale, de l'Aide humanitaire et de la Réaction aux crises, il a été question, selon nos informations, de la crise alimentaire dans l'espace sahélien avec les risques liés à une mauvaise couverture des besoins de subsistance de certaines populations (voir article ci-contre avec le cas du Sénégal). Mais aussi des perspectives sécuritaires ouvertes autant par le début de stabilité au Mali que par la poursuite d'activités considérées comme terroristes.
Les discussions entre le Président Sall et la commissaire Georgieva ont ensuite glissé sur le terrain du changement climatique, un phénomène qui affecte l'Afrique de l'Ouest en général. Et le Sénégal n'est pas en reste, car notre pays est dans la liste des pays les plus affectés par le réchauffement climatique, surtout après le dernier rapport du Groupe d'experts inter gouvernemental sur l'évolution du climat. Sur ce terrain, il est indiqué que l'Union européenne travaille de concert avec les pays de la région plus ou moins impuissants afin de neutraliser les impacts humanitaires de ce changement climatique.
Agriculture : 70% des emplois et 7,1% du Pib
Avec Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'Agriculture et au Développement rural, le chef de l'Etat sénégalais a réitéré sa volonté de s'appuyer sur l'agriculture familiale pour poser les jalons d'un développement économique intégral. Secteur essentiel pour le Sénégal, l'agriculture représente 70% des emplois mais ne contribue qu'à hauteur de 7,1% du Produit intérieur brut national, un décalage qui en fait «un réservoir considérable de croissance et de développement économique», selon un communiqué de la Délégation de l'Union européenne à Dakar parvenu à EnQuête.
C'est pourquoi, et comme l'avait annoncé le Commissaire au Développement Andris Piebalgs lors de sa visite à Dakar, en fin 2013, «plus de la moitié» des 347 millions d'euros mobilisés par le 11e Fonds européen pour le développement (FED) «devrait être orientée vers l'agriculture, principal secteur de concentration».
Toujours dans ce volet, les derniers progrès notés dans la recherche d'un Accord de partenariat économique (APE) acceptable pour les Africains correspondent, selon le Commissaire Ciolos, «à la volonté de l'Union européenne de soutenir le développement de l'agriculture africaine et de mettre en cohérence la politique de développement, commerciale et agricole».
Sur le volet PSE, l'Union européenne «a renouvelé» à Macky Sall son «engagement à soutenir le Plan stratégique Sénégal Emergent mis en place par les autorités sénégalaises».