Les audiences du procès Khalifa Sall - dit de la caisse d’avance - doivent se terminer ce mercredi avec les dernières plaidoiries de la défense. Les avocats du député et maire de Dakar, contre lequel le procureur a requis sept ans de prison, maintiennent leur stratégie et entendent démontrer que le procès est politique.
Au deuxième jour des plaidoiries de la défense dans le procès de Khalifa Sall et ses co-prévenus, les avocats étaient unanimes : si Khalifa Sall est devant cette barre, c’est à cause de ses ambitions politiques. Dans cette affaire dite de la caisse d’avance, le député et maire de Dakar risque sept ans de prison et une amende de 5,49 milliards F CFA (8,36 millions d’euros), en plus du remboursement des sommes détournées en cas de reconnaissance de culpabilité pour les charges de « détournement », « associations de malfaiteurs » ou encore « blanchiment ».
L’État accusé d’être un « parquet bis »
Tout au long de leurs plaidoiries, les avocats de Khalifa Sall et de ses collaborateurs ont accusé l’État du Sénégal – constitué partie civile dans le dossier – d’avoir voulu jouer le rôle de « parquet bis ». Me Pape Leyti Ndiaye a accusé les représentants de l’État de s’être « déchaînés », et en a profité pour pointer ce qu’il a qualifié de « décisions étonnantes » qui avaient été prises dans l’affaire Karim Wade. Des références ont fait sourire l’Agent judiciaire de l’État, Antoine Félix Diome, qui n’était autre que le substitut de procureur spécial dans cette affaire.
Si Khalifa Sall est devenu député en étant en prison, vous pensez qu’il ne peut pas devenir président en y étant ?
« À la place d’un mandat à la tête du Sénégal, on vous demande d’être président à Rebeuss [maison d’arrêt de Dakar] pendant sept ans », a lancé Me Boubacar Camara, qui s’étonne que le procureur n’ait pas cherché à poursuivre les anciens maires qui ont géré par le passé la caisse d’avance de la Ville de Dakar.
« Si Khalifa Sall est devenu député en étant en prison, vous pensez qu’il ne peut pas devenir président en y étant ? « , a pour sa part fait mine de s’interroger Me Youssoupha Kamara, en s’adressant au procureur. « Ce n’est pas la vérité qui les intéresse, mais la tête de Khalifa Sall », a poursuivi l’avocat, qui se désole que les cinq autres agents de la Ville de Dakar ne soient que des « victimes collatérales » dans la quête de cet objectif.... suite de l'article sur Jeune Afrique