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Abdoulaye Bibi Baldé (maire de Kolda): ‘’La gestion des déchets est une problématique très sérieuse’’
Publié le jeudi 8 fevrier 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Ouverture à Dakar de la 2e édition du Forum Mesa
Dakar, le 24 avril 2017 - La deuxième édition du Forum MESA, dédiée à la surveillance de l’environnement pour la sécurité en Afrique, s`est ouverte, ce matin à Dakar. L`évènement se tient jusqu`au 28 avril et portera sur le thème: "L’’observation de la terre au développement et à la mise en œuvre des politiques". Photo : Abdoulaye Bibi Baldé, ministre de l`environnement
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Gestion des déchets, voirie, transport urbain, éclairage public… Sur toutes ces questions, le maire de Kolda, Abdoulaye Bibi Baldé, apporte des éléments de réponse.

En tant que maire de la commune, quels sont les projets retenus pour faire de Kolda une ville émergente ?

Dans le cadre de ‘’Kolda ville verte’’, avec l’appui de l’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute), nous avons retenu un certain nombre de projets prioritaires, notamment la gestion des déchets qui est une problématique très sérieuse dans la ville. Mais nous avons fait des efforts. Nous avons acquis un certain nombre d’équipements comme un tracteur, des tricycles qui permettent de collecter les déchets et de faire une mise en décharge. Donc, il n’y a pas l’aspect traitement et sécurité. Il peut y avoir des déchets dangereux, des déchets qui ne devraient pas être forcément manipulés. Parce que c’est une source de contamination et tant d’autres choses. C’est pourquoi nous voulons avoir une chaine complète de gestion de déchets dans la ville ; de la collecte au transport des déchets jusqu’à leur traitement. Soit un traitement définitif, mise en décharge dans un centre de tri ; soit une valorisation des déchets.

Y a-t-il un cadre d’intercommunalité mis en place entre vous et les autres communes voisines, pour résoudre la question du ramassage des ordures devenue un problème dans la commune de Kolda ?

Oui. Nous sommes dans un cadre d’intercommunalité. D’ailleurs, nous allons faire des projets en commun avec les communes voisines. La décharge située dans la commune de Saré Bidji en est une parfaite illustration. Seulement, la décharge de Saré Bidji, où nous versons nos ordures, n’est pas sécurisée. Les gens prennent les déchets et les jettent partout. Le vent aidant, la plupart des déchets s’envolent. Et cela nous préoccupe. C’est pourquoi nous allons nous asseoir et discuter de comment nous allons faire pour avoir un dépôt et même avoir un centre de traitement des déchets.

Outre les déchets, il y a aussi un vrai problème d’assainissement.

Justement, l’autre projet prioritaire est la voirie. Dieu merci, nous avons déjà l’accompagnement de l’Etat avec Promoville qui sera bientôt une réalité au Fouladou. Le ferrage a déjà démarré. Mais nous voulons améliorer la question de la voirie en couplant l’assainissement et l’hygiène. Vous savez qu’à Kolda, il n’y a pas un système d’évacuation des eaux usées. Kolda est devenue une grosse ville, mais ce système manque. D’ailleurs, nous avons déjà fait une étude en rapport avec le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement qui avait commis un consultant pour préparer le plan d’assainissement de la ville de Kolda. A partir de ce plan, nous allons identifier de façon prioritaire ce qu’il faut faire avec une mobilisation des ressources. Ggai est en train de nous accompagner dans la recherche de partenaires. Les actions sont complémentaires.

L’autre priorité retenue dans la commune de Kolda, c’est le transport. Nous sommes en train de structurer davantage les conducteurs de ‘’motos-Jakarta’’, les accompagner et les former dans le domaine du code de la route, afin qu’ils puissent connaitre les B-a.ba du code de la route et avoir des permis de conduire. A côté de cela, il faut qu’il y ait un système de transport plus moderne. Les axes sont là et les infrastructures sont dispersées de façon géographique dans la ville. Donc, d’un point à l’autre, ça nécessite un déplacement. Or, nous voulons que les Koldois se déplacent dans des conditions sécurisées. Nous allons bientôt finaliser avec Sénégal Dem Dikk pour commercer une ligne Dakar - Kolda. La ligne Dakar - Tambacounda a démarré. D’après les autorités de Dakar Dem Dikk, la ligne Dakar - Kolda est en cours de finalisation.

Ce n’est pas tout. Il y a également l’éducation et la santé qui sont aussi des domaines prioritaires qui retiennent notre attention. Dans le domaine de la santé, nous sommes en train d’appuyer la Couverture maladie universelle dans la commune de Kolda, en mettant en place une mutuelle à la mairie où il y a plus de 1 500 adhérents. A cela s’ajoutent les autres qui sont directement pris en charge. Il s’agit notamment des enseignants, des travailleurs, des professionnels et certains corps de métiers. C’est dire que, du côté de la demande, la Couverture maladie universelle est en train vraiment d’atteindre un niveau satisfaisant. Tandis que du côté de l’offre, nous venons de finir la construction d’un poste de santé qui va permettre à tous les habitants du quartier Zone lycée Médina Chérif d’accéder aux soins de qualité. Ceci a été rendu possible grâce au soutien de l’Afd. Elle nous a permis de construire et d’équiper ce poste de santé. Il sera bientôt fonctionnel.

Malgré les efforts consentis, la ville de Kolda est confrontée à un réel problème lié à l’éclairage public. Comment comptez-vous relever le défi ?

Je conviens avec vous que l’éclairage public nous pose un réel problème. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a un effort de densification du réseau électrique. Avec la Senelec, l’Etat est en train de construire une quinzaine de postes de transformation. Il a été retenu de densifier le réseau, en augmentant la puissance des postes qui passe de 150 à 400 kW. Ce qui facilitera l’extension du réseau. D’ailleurs, nous sommes en train de régler le problème de l’éclairage public dans les quartiers comme Bantanguel et Saré Moussa. Il nous reste le quartier Bouna Kane, parce que les travaux de la route nationale n°6 ont vraiment impacté le réseau. Ce n’est pas une question d’ampoules. Je sais que les habitants sont dans la pénombre. Mais ça sera un vieux souvenir, une fois cette question réglée.

Pourquoi l’exécution de certains de vos projets prioritaires pose problème ?

C’est vrai qu’il y a certains projets qui n’ont pas connu d’exécution. C’est l’exemple du projet de l’esplanade qui était retenu, mais qui n’a pas été exécuté à cause d’un problème d’emprise. Il y avait des commerçants, La Poste et l’hydraulique. C’est ça qui constitue un gros handicap. Heureusement que le service de l’hydraulique est parti et les commerçants sont en train de quitter. La Poste aussi va se préparer à partir. L’esplanade est un projet important. Nous allons tout faire pour finir les procédures et accompagner les occupants. Déjà, nous l’avons fait avec les commerçants et c’est ce que nous allons faire pour tout le monde. Nous sommes ferme là-dessus. Et, Inch Allah, nous allons y parvenir. Il faut embellir la ville et améliorer le cadre de vie des populations. Nous pensons qu’elles vont nous comprendre et nous permettre de démarrer les travaux dans de bonnes conditions.

Quel est le montant global des travaux effectués ?

Rien que la toiture avoisine pratiquement les 30 millions de francs Cfa, en plus de certains travaux annexes. C’est beaucoup d’argent. Donc, si nous ne faisons pas des efforts dans le recouvrement, ça sera difficile de rentabiliser l’investissement en peu de temps.

L’extension de la commune est devenue un véritable casse-tête chinois. Comment agrandir l’assiette en évitant un litige foncier avec les communes voisines ?

C’est vrai que la commune de Kolda a besoin d’extension, parce que le périmètre a ses limites. Pour éviter des problèmes liés au litige foncier, nous travaillons en toute intelligence avec les autres maires, en privilégiant le dialogue, la discussion, l’échange et la concertation, pour résoudre la question de l’extension. D’ailleurs, nous travaillons dans le cadre d’une intercommunalité. Et nous menons des projets en commun. C’est ça qui fait que, jusqu’ici, nous n’avons pas de problème lié à cette question du foncier.
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