Au dixième jour du procès du maire de Dakar, les enjeux pour les deux parties demeurent la qualification de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
Pour le ministère public et les avocats de l’Etat, il est question de prouver que ladite Caisse n’est nullement constituée de fonds politiques à la disposition du maire qui les gère selon sa convenance. Une preuve pouvant confondre Khalifa SALL qui aurait donc géré des deniers publics.
Une stratégie bien comprise par le principal prévenu dans cette affaire. En effet, Khalifa SALL et ses avocats tentent de démontrer le contraire. « Je maintien ce que j’avais dit devant la barre. Je ne varie pas dans mes déclarations», soutient-il. Pour le maire de Dakar, ces fonds «permettaient de régler des problèmes relatifs à la sécurité, de gérer quelques aspects des dépenses de l’Etat et d’assister les personnes démunies de la ville de Dakar et cela date de 1947 avant même l’indépendance du Sénégal et que seule la ville de Dakar en disposait jusqu’en 1996. En 1960, à la demande de Lamine Gueye, le président SENGHOR continue dans cette même mouvance. Ce qui fait que la caisse d’avance l’aidait à alimenter les militants mais aussi de gérer les mobilisations politiques, etc. c’est pourquoi, nous avons demandé à Mamadou Lamine LOUM à venir témoigner ».
Répondant au président Malick LAMOTTE, Khalifa SALL déclare que la caisse n’est inconnue d’aucune des autorités. «Toutes les autorités de ce pays, toutes les autorités avec un grand T connaissent l’existence de ces fonds politiques. Tous les présidents de la République ont eu à solliciter la caisse d’avance. Je ne veux pas les déflorer. Ces fonds faisaient l’objet de sécurité et de sureté dont je ne suis pas appelé à justifier. Des autorités publiques, coutumières, des personnes démunies, des malades, etc. ont eu à bénéficier de la caisse d’avance», martèle le maire de Dakar.
S’agissant des noms des personnes qui ont eu à bénéficier de ces fonds, Khalifa SALL donne sa langue au chat. A part les présidents de la République, dont il n’a même pas cité les noms, le maire indique qu’il n’en révélera aucun. « Je confirme qu’il n y a aucun document d’archives de la mairie de Dakar concernant la caisse d’avance. Les éléments d’informations sur les bénéficiaires sont avec les prédécesseurs. Je n’ai fait que continuer la logique de mes prédécesseurs », affirme-t-il.
Hier mardi, c’est le chef d’accusation d’ «association de malfaiteurs » que les deux parties se sont acharnées à prouver ou à écarter.