Directeur administratif et financier (DAF) depuis plus d’une dizaine d’années, à la mairie puis à la ville de Dakar, Mbaye TOURE est au centre de l’affaire Khalifa SALL.
C’est lui qui remettait chaque mois 30 millions F FCA, en main propre, à Khalifa SALL.
Au démarrage effectif du procès, Mbaye TOURE a été soumis au feu roulant des questions de l’Agent judiciaire de l’Etat et du ministère public.
Interpelé par l’AJE sur la légalité des mouvements de fonds qui passaient de ses mains à celles du maire de Dakar, il explique : « A partir de 1996, le maire de Dakar n’était plus soumis au contrôle du ministre de la décentralisation, il utilisait les fonds politiques après l’approbation du budget par le préfet de Dakar ».
S’agissant des moyens de justification des sommes retirées, il rétorque : «L’appréciation de la régularité d’une dépense appartient au comptable public, elle n’est pas liée par les pièces justificatives. C’est en 1992 que j’ai été recruté à la Ville de Dakar et affecté comme cadre à la DAF, à mon arrivée mon directeur traitait déjà les fonds politiques autrement appelés caisse d’avance».
Avant d’ajouter : « A mon arrivée en 2002 à la DAF de la ville de Dakar comme cadre, j’ai trouvé ce mécanisme de décaissement des fonds politiques avec des factures du GIE TABAR ».
Pourquoi utiliser ce GIE, il déclare : « En ma qualité de membre de la commission des marchés, j’ai signé des Procès-verbaux dans le cadre des fonds politiques. L’objectif était de se conformer à la comptabilité publique pour rendre disponibles les fonds. Ce mécanisme a été toujours accepté par les différents maires de la Ville de Dakar, et les huit percepteurs qui se sont succédé à Dakar l’ont accepté. »
Selon lui, «la caisse d’avance est un support pour les fonds politiques et a une procédure dérogatoire».
Avant de répondre aux questions, Mbaye TOURE a tenté de se soustraire de la procédure, en vain.