Le devenir de l’entreprise Sonacos. S.A, ce n’est pas avec Pape Dieng. C’est du moins, la certitude, clé en main, qu’on les syndicalistes et travailleurs de la SEIB. Ils demandent au Chef de l’Etat de congédier le Directeur général de la Sonacos, qui a fait pire que Abass Jaber le patron Advens, qui avait repris l’entreprise, lors de sa privatisation en 2005. Ces travailleurs se disent très déçus de la gouvernance de l’ancien Directeur général de la Senelec, qui, selon eux, risque de couler le bateau de la boîte qui tangue, dangereusement.
«Incompétence, arrogance, suffisance». Tels sont les qualificatifs de Moussa Sidibé à l’endroit du Directeur général de la Sonacos.SA. Le délégué syndical de l’usine de Diourbel prenait part à l’Assemblée générale convoquée, hier, par l’Intersyndicale dans l’enceinte de ladite entreprise. Il alertait sur la situation catastrophique que traverse, présentement, la Société. Dont les signaux sont au rouge. Pour cause, au niveau de Diourbel, des graines collectées, l’année dernière, pourrissent, faute de transformation, parce que le matériel de transformation est inexistant.
Les prestataires courent, aussi, derrière leur argent. «Rien n’a changé», bout de rage le syndicaliste, qui poursuit : «le devenir de cette entreprise, ce n’est pas entre les mains de Pape Dieng». Pour les pourfendeurs de l’ancien patron de la Senelec, «depuis 2013, il n’y a pas eu de cotisations au niveau de l’Ipres. La Sonacos doit environ 1 milliard F Cfa. Il en est de même pour la Caisse de sécurité sociale où l’entreprise doit 20 millions F Cfa. Ce qui fait que nos femmes ne peuvent plus bénéficier de ses retombées».
«Pas de cotisation à l’Ipres, depuis 2013, 1 milliard de dette ; un travailleur, qui avait fait un accident, a été amputé, faute d’évacuation à Kaolack, parce que l’usine est distante de 12 kilomètres de la capitale du Saloum. Lorsque le Dg a été interpellé, il a dit que, chez lui, dans son village, il n’y a pas d’ambulance»
Très en verve et remontés contre Pape Dieng qu’ils pensaient être leur messie et leur sauveur, les travailleurs de la Sonacos. S.A ne comprennent pas. Ils demandent au Chef de l’Etat, au Premier ministre et au ministre de l’Agriculture de sauver l’entreprise, avant qu’ils ne soient tard. Ils peignent un tableau noir de l’entreprise. A Ziguinchor, à Diourbel, à Kaolack, les graines se détériorent. L’usine de Kaolack serait la moins bien lotie. Dans cette usine, «il n’y a pas d’ambulance. D’ailleurs, un travailleur, qui avait fait un accident, a été amputé, faute d’évacuation à Kaolack, parce que l’usine est distante de 12 kilomètres de la capitale du Saloum. Lorsque le Dg a été interpellé, il a dit que, chez lui, dans son village, il n’y a pas d’ambulance», confie Tiembaye Ndiaye, Secrétaire général/Section syndicat corps gras SONACOS de Diourbel.
Tiembaye Ndiaye, Secrétaire général/Section syndicat corps gras Sonacos : «le Dg fait une gestion solitaire. Il n’associe personne force. Il prend les décisions comme il veut sans aucune concertation»
Tiembaye Ndiaye poursuit et déballe : «le Directeur fait une gestion solitaire. Il n’associe personne force. Il prend les décisions comme il veut sans aucune concertation. On a 180 permanents à la SONACOS, on a suggéré des embauches mais rien, en lieu et place, il prend des saisonniers. On ne peut pas convaincre Pape Dieng. La Sonacos s’est endettée, ces deux dernières années, à hauteur de 75 milliards F Cfa pour acheter des graines. C’était 22 milliards en 2016-2017 et 55 milliards, en cette présente campagne. Ceux qui dirigeaient la Suneor ont fait 10 ans pour contracter 50 milliards de dettes. On n’a pas vendu de l’huile brute, contrairement aux déclarations de Pape Dieng. Les prestataires, qui déchargent les graines, ne sont plus payés, depuis 2016 et, cette année, alors qu’ils viennent de décharger 35000 tonnes, ils ne sont pas rémunérés. Force est de constater que c’est la mort dans l’âme que nous nous remettons en scène», charge-t-il Papa Dieng.
Poursuivant son réquisitoire de feu contre Papa Dieng, le Secrétaire général/Section syndicat corps gras Sonacos embraie en ces termes : «la Sonacos est un patrimoine national. La situation se résume à des inquiétudes. On fait du surplace, à défaut de reculer. Nous demandons aux décideurs de venir voir, avant qu’il ne soit trop tard. Où est l’huile raffinée qu’il avait promise ? Les usines ne marchent pas. Kaolack, qui devait triturer 900 tonnes, par jour, n’arrive pas à triturer 200 tonnes, quotidiennement.
«Où est l’huile raffinée qu’il avait promise ? Les usines ne marchent pas. Kaolack, qui devait triturer 900 tonnes, par jour, n’arrive pas à triturer 200 tonnes, quotidiennement»
Diourbel n’arrive pas à démarrer, parce que, l’année dernière, on avait stocké, dans les aires de stockage des graines, qui ne sont pas parties, car nous n’avons rien vendu. Nous avons l’impression qu’il y a un problème de compétence» Les syndicalistes reprochent au Directeur des dépenses futiles, à l’image de l’épargne des retraites qu’il a enlevée, sans aucune explication. Et les travailleurs de dire : «leur reconnaissance éternelle au Chef de l’état qui a sauvé l’entreprise en la reprivatisation. »