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Marche du 9 février : L’opposition décidée à braver toute interdiction
Publié le vendredi 2 fevrier 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
La marche de l`opposition dispersée par la police
Dakar, le 14 octobre 2016 - Les forces de l`ordre ont dispersé la marche que l`opposition "Mankoo Wattu Senegal" a organisé, cet après midi, au bouleverad Général de Gaulle
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Avec ou sans autorisation, le Parti démocratique sénégalais et ses alliés de l’Initiative pour des élections transparentes envisagent de manifester le vendre 9 février prochain, avec ou sans autorisation.

Au moment où le front social est en ébullition, le champ politique risque d’enregistrer des soubresauts. Au rythme où vont les choses, l’on s’achemine vers des confrontations entre l’opposition dite significative et les tenants du pouvoir. D’ores et déjà, le Parti démocratique sénégalais et ses alliés de l’Initiative pour des élections transparentes sont en ordre de bataille pour faire face à toute tentative d’interdiction de leur manifestation par les autorités étatiques. Celles-ci, selon les libéraux et leurs alliés, sont jusqu’ici restées indifférentes à leur demande d’autorisation de manifester ‘’déposée selon les règles établies par les textes en vigueur et dans les délais prescrits’’.

‘’Nous avons, dans les délais de 15 jours requis par la réglementation au Sénégal, déposé la lettre d’information à la préfecture de Dakar. Comme la constitution nous le permet, nous avons le droit de marcher. Nous n’avons pas encore reçu de notification d’interdiction. Nous pensons que la marche sera autorisée. De toute façon, nous allons marcher le 9 février prochain pour dire haut et fort plus jamais ce qui s’est passé le 30 juillet dernier ici au Sénégal’’, fulmine le leader de Tekki qui a lu la déclaration liminaire. Mamadou Lamine Diallo de renchérir : ‘’nous avions transmis, dès notre constitution, notre initiative au président de la République et au gouvernement du Sénégal. Nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour. Nous allons continuer notre combat jusqu’à satisfaction de nos revendications et le 9 févier sera l’expression d’une première mobilisation. Celle-ci prendra des formes différentes après mais ira crescendo’’.

Après cette marche du 9 février 2018, si le Président ne les écoute pas, les leaders de l’opposition promettent de poursuivre le travail d’organisation dans les autres départements du pays et dans la diaspora. Ils comptent à cet effet arrêter un autre plan d’action pour intensifier et élargir le champ des luttes de façon qu’à terme, ‘’le peuple, dans son écrasante majorité, porte le combat parce qu’il aura compris que c’est son propre combat’’.

‘’Nous n’avons jamais demandé qu’un militaire soit mis au ministère de l’Intérieur’’

Cette précision faite, les libéraux du Pds et leurs alliés se sont aussitôt attelés à apporter une réplique au président de la République. Macky Sall, dans une sortie médiatique faite depuis Addis Abeba où se tenait le 30ème sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine, a laissé entendre qu'il ne mettrait en aucun cas un militaire à la tête du ministère de l'Intérieur, comme l’exige l'opposition pour participer au dialogue politique. Selon l’opposition dite significative, jamais elle n’a formulé une telle demande. ‘’Nous n’avons jamais demandé qu’un militaire soit mis au ministère de l’Intérieur. Nous ne savons pas à quoi fait allusion le Président Macky Sall. Ce que nous avons clairement dit et écrit au sein de l’Initiative, c’est qu’il nous faut une personnalité consensuelle pour pouvoir organiser les élections. Ce qui est une tradition ici dans ce pays. Mais on n’a jamais dit qu’il fallait un militaire à la tête du ministère de l’Intérieur’’, rétorque Mamadou Lamine Diallo.

Revenant d’ailleurs sur le dialogue politique, le groupe des dirigeants de l’Initiative pour des élections démocratiques constate pour le regretter que ‘’le président de la République n’a posé, depuis les Législatives, aucun acte susceptible d’indiquer qu’il prenait véritablement en considération les points de vue de l’opposition, lesquels viennent d’être corroborés en tous points par le rapport de la CENA’’. Mieux, les opposants au régime de Macky Sall estiment que ce dialogue, convoqué par le ministre de l’Intérieur ‘’n’est qu’une entreprise de légitimation et d’amélioration des performances de la fameuse machine de confiscation du suffrage populaire qui a déjà servi au référendum de 2016 et aux Législatives de 2017’’.

‘’Nous récusons le médiateur qu’il a désigné. Nous constatons avec regret que dans ce simulacre de dialogue et d’audit, le gouvernement précise toujours que l’opposition est partie prenante alors qu’un simple calcul, à partir des résultats officiels des élections législatives falsifiés, montre que les partis qui disent représenter l’opposition ne font pas 5% des voix qui se sont prononcées contre la liste de la majorité présidentielle (Benno Bokk Yaakaar)’’, fulminent-ils.

Dans la même veine, ils ont mis en garde les amis du gouvernement sénégalais et appelé l’attention de tous les pays qui contribuent d’une manière ou d’une autre à la prise en charge de nos élections, ainsi que celle des observateurs internationaux sur la nécessité de ne pas attendre le jour du scrutin ou au lendemain de celui-ci, ‘’pour regretter ou déplorer des phénomènes qui se sont accumulés tout au long d’un processus électoral qui n’aura été ni transparent, ni démocratique, ni sincère’’.

ASSANE MBAYE
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