Le Sénégal n’a pas fermé ses frontières aériennes, toutefois un plan d’actions a été déclenché en vue de faire face au virus Ebola. Des contrôles techniques et discrets sont effectués sur tous les passagers en provenance de la Guinée, de la Sierra Léone et du Libéria : trois pays touchés par le virus. Mieux, dans toutes les entreprises et compagnies aériennes, des réunions de haut niveau sont tenues et des équipements sont mis en place. C’est du moins ce qu’a annoncé hier, le médecin de l’aéroport Léopold Sédar Senghor à l’occasion d’une rencontre de mise à niveau avec des journalistes spécialisés sur la santé contre ce virus hautement dangereux et qui se propage de plus en plus en Afrique de l’ouest.
Le Sénégal ira-t-il jusqu’au bout de sa logique dans la fermeture de toutes les frontières avec la Guinée Conackry ? Il est difficile de répondre par l’affirmative. Car si les frontières terrestres sont fermées depuis samedi dernier, tel n’a pas été le cas au niveau des frontières aériennes.
Toutefois des dispositions de contrôle rigoureux ont été prises par les autorités en vue de mieux sécuriser le pays. L’assurance a été donnée par le médecin chef de l’aéroport de Dakar qui s’exprimait hier sur ces questions, en présence des responsables sanitaires, à l’occasion d’une rencontre de mise à niveau des journalistes sur la fièvre Ebola. Selon le Dr Alioune Fall, le Sénégal ne peut pas enfreindre la réglementation sanitaire internationale et est obligé de se conformer aux dispositions sur la circulation des biens et des personnes. Encore que le degré de proportion et de l’évolution du virus d’Ebola ne permet pas à l’heure actuelle de fermer ses frontières aériennes.
Toutefois, à en croire le médecin, des dispositions de contrôle discrètes ont été prises envers les passagers en provenance des pays touchés notamment la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria. Pour mieux rassurer les populations, le médecin annonce que toute une batterie de mesures ont été prises par le plan d’actions mis en branle. Il s’agit du renforcement de la surveillance épidémiologique, l’augmentation de l’effectif des box de contrôle et des aires d’isolement pour les personnes suspectées.
A cela s’ajoutent le contrôle par les compagnies en amont de l’embarquement des pays où sévissent le virus Ebola, des kits pour le personnel ainsi que la sensibilisation de tous les agents de l’aéroport. Des échanges et réunions de haut niveau ont été tenus et des rencontres avec les entreprises comme AGES. Le médecin d’annoncer également que même s’il y a la réglementation internationale sur la santé à respecter, les états face à un évènement international, peuvent prendre des mesures proportionnelles tout en respectant la libre circulation. Et dans le cas de la Guinée, le médecin de faire remarquer que la frontière aérienne n’est pas encore fermée.
Le directeur général de la Santé Papa Amadou Diack a également profité de la rencontre pour annoncer le nouveau bilan du virus en Guinée avec 127 cas recensés et un taux de mortalité si élevé de 84 décès soit 66 %. Dans la capitale Conakry, 12 cas ont été détectés dont 4 décès soit également une létalité de 33 %. Le directeur de la Prévention, tout comme le responsable du Sneips, le médecin de Samu sont tour à tour revenu sur la problématique de cette maladie sans vaccin ni traitement et qui est en train de faire paniquer toute la sous région.
