La visite du président français Emmanuel Macron, attendu jeudi soir à Dakar, est l’un des sujets qui nourrit le plus l’actualité, quelquefois en lien avec contradictions de la vie politique locale.
Le quotidien Enquête n’en estime pas moins que le jeune président français, dont c’est la première visite au Sénégal depuis son accession à la magistrature suprême en mai 2017, se déplace "en terre conquise".
"Entre le Sénégal et la France, c’est 500 milliards d’importations pour le premier contre 50 milliards d’exportations.", sans compter que "78% des investissements directs étrangers" réalisés au Sénégal "viennent de l’Hexagone", explique le journal.
S’y ajoute que les compagnies françaises, parmi lesquelles Bolloré, Eiffage, Necotrans, Orange, Total, Alstom, Auchan, SGBS, "assurent un 1/4 du PIB et des recettes fiscales" du Sénégal, compte non tenu de "l’influence culturelle" française, selon le journal.
Il n’y a donc rien d’étonnant au fait que le secrétariat exécutif de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), regroupant le pouvoir et ses soutiens, ait "sonné la mobilisation pour qu’un accueil populaire soit réservé au président français Emmanuel Macron", comme rapporté par le quotidien national Le Soleil.
Mais dans le même temps, le front anti-CFA et le Parti démocratique sénégalais (PDS), une des principales forces de l’opposition sénégalaise, "comptent perturber la visite du président français au Sénégal par des protestations", renseigne le journal Le Quotidien.
"Problème : le préfet de Dakar interdit toute manifestation durant le séjour de Emmanuel Macron", ajoute Le Quotidien, sans que cela puisse cependant décourager le coordonnateur du PDS, Oumar Sarr.
"Nous seront là où Macron ira et nous y serons rouge de colère", assure ce dernier à la une de l’As et à qui veut l’entendre, toutes choses qui font dire à Vox Populi que la visite de Macron au Sénégal "exacerbe les tensions politiques".
Le Soleil, fort à propos, rapporte justement que "Karim Wade et Cie perdent à Monaco", déboutés de leur demande de levée de saisies du Sénégal sur "une trentaine de comptes leur appartement", en lien avec l’affaire d’enrichissement illicite pour laquelle le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade a été condamné.
M. Wade, qui a siégé dans différents gouvernements sénégalais entre 2009 et 2012, a été incarcéré à partir de 2014 pour enrichissement illicite et détournements de fonds et gracié en 2016 par l’actuel président sénégalais Macky Sall, tout en restant condamné à payer une amende de plus de 130 milliards de francs CFA.
Selon Le Soleil, le requête introduite par Karim Wade et d’autres personnes jugés dans la même affaire, Bibo Bourgi, Mamadou Pouye et sept sociétés présumées écran, visant à lever les saisies sur leurs comptes, a été "rejetée le 25 janvier dernier".
L’Etat du Sénégal "vient d’obtenir gain de cause", qui avait demandé, dans le cadre de la traque des "biens mal acquis", que soient bloqués les comptes ouverts au nom des concernés, commente Le Soleil.
"Le tribunal valide la saisie-arrêt sur les comptes bancaires logés à la Julius Bank", note le journal Libération, selon lequel "10 milliards de FCFA (sont) en jeu". "Pour les juges monégasques, ajoute-t-il, l’acte signifié par l’Etat du Sénégal est +régulier et il doit produire des entiers effets+".
La livraison du jour des quotidiens est riche d’une variété d’autres sujets, des divers notamment, avec par exemple qui annonce que la justice sénégalaise est aux trousses de "plus de 500" ressortissants de la Guinée. "Ils sont recherchés pour confection de faux documents sénégalais", précise le journal, avant de signaler que des Sénégalais membres du réseau ont été arrêtés.
Suite à la grève récemment conduite par les travailleurs du nettoiement, le président Macky Sall a commandité un audit de la gestion des ordures, selon L’As, là où Le Témoin quotidien s’intéresse aux "innombrables désagréments liés à l’installation" de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD).
"Priées de leurs terres, interdites de construire ne serait-ce que des toilettes, oubliées dans les recrutements, terrorisées par les gendarmes, les populations de Diass ne savent plus à quel saint se vouer", écrit le journal.