Le Ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a déclaré, ce samedi, que les 4 femmes espagnoles présentes en Casamance pour tourisme n’ont pas été violées.
Ainsi, elles auraient été menti, à dessein. Pis, elles auraient pris la fuite via la Gambie après que leur manège a été découvert. L’une des femmes, la seule qui a accepté de se faire examiner, ne présenterait ainsi aucun signe de viol. Les trois autres auraient simplement refusé.
Ce mensonge grossier qui indexe des éléments armés qui les auraient attaquées, ne s’est pas fait au hasard. Le contexte est particulièrement bien choisi, étant entendu que la mort de 14 personnes dans la forêt de Bofa-Bayotte, les 24 arrestations subséquentes de suspects et les sorties des principaux acteurs y compris Salif Sadio, dénotent d’une ambiance délétère dans la région Sud qui pourrait présager des lendemains sombres pour le processus de paix.
Donc, choisir ce moment pour parler de viol de femmes alors qu’il n’en est rien si l’on se fie au Ministre, est une façon grave d’essayer de torpiller les efforts de paix.
Les manœuvres de ces femmes semblent indiquer un plan ourdi par les ennemis de la paix, mais aussi du tourisme, dans une zone où tout est lié. Si les difficultés économiques s’aggravent en Casamance parce que les touristes ne venaient plus, il serait difficile de faire entendre raison à ceux qui en dépendaient et qui sont nombreux. La frustration va augmenter parmi les populations et les velléités de rébellion.
Il n’est pas exagéré alors de dire que ces faux-touristes étaient à la solde de certains ennemis de la paix, à moins qu‘elles n’aient cherché à tirer profit d’une situation de braquage, ce qui ne les dédouanerait pas pour autant.
Le mensonge n’est pas un délit certes, sauf dans certains cas, mais l’escroquerie en est un.
Si ces femmes ont aidé des gens qui en veulent au processus de paix et au tourisme chez nous, elles doivent rendre compte à notre justice. Si au contraire, elles ont simplement tenté de tirer profit d’une situation, elles pourraient également être poursuivies pour tentative escroquerie, étant entendu qu’elles n’avaient rien demandé comme réparations.
Car, il y a non seulement intention criminelle, mais aussi commencement d’exécution, consécutifs d’une tentative punissable.
En tout état de cause, nous avons déjà de très bonnes relations de coopération avec l’Espagne.
Le Sénégal ne doit pas tarder de lancer, à l’endroit de ces femmes, un mandat d’arrêt international et demander la collaboration de l’Espagne. Si nous n’avons pas des relations d’extradition et qu’il y ait peu de chance de les ramener par ici, il faudrait que les autorités tentent tout pour qu’elles puissent être entendues par la justice espagnole.
Il est déjà heureux que le Sénégal ait découvert un tel mensonge, mais nous ne devons jamais manquer de frapper fort quand il s’agit de la préservation de notre intégrité nationale et de la défense de notre économie.
Il se susurre en effet que le processus de paix en Casamance a des ennemis au plan interne et externe. Ce n’est pas pour rien qu’il perdure, au grand dam des populations locales qui souffrent depuis 30 ans.
Il ne sert à rien de travailler au retour de la paix, de diaboliser tous ces qui ont eu à y travailler alors que des ennemis du processus sont tapis dans l’ombre, prêts à agir.
Nous osons espérer que le gouvernement espagnol va, dans les prochaines heures, faire une déclaration qui pourrait davantage apaiser les Sénégalais choqués par les révélations du Ministre de l’Intérieur.