Comme un million et demi d’autres Sénégalais, Ibrahim vit de la pêche. « J’ai entendu à la télé qu’il n’y a bientôt plus de poissons dans la mer, donc je vais partir en Italie. » La logique du jeune mareyeur est implacable. Présenté au Festival de la création audiovisuelle internationale (Fipa) à Biarritz, le documentaire « Mareyeurs », du réalisateur italien Matteo Raffaelli, réclame d’être « non pas pessimiste, mais réaliste ». Ces dix dernières années, la quantité de poissons sur la côte sénégalaise a diminué de 80 pour cent. C’est la faute à la pêche industrielle des « bateaux usines » qui épuisent l’océan pour nourrir l’Asie. En même temps, ils font le malheur de la pêche artisanale avec leurs pirogues joliment peintes, mais qui rentrent de plus en plus souvent vide. Entretien.
RFI : Quelle est la définition du métier du mareyeur ?
Matteo Raffaelli : Le mareyeur est un intermédiaire entre les pêcheurs et les grandes usines de poissons. Le pêcheur ne peut pas vendre directement le poisson aux usines, donc le mareyeur joue le rôle entre les deux.... suite de l'article sur RFI