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Christophe Bigot, ambassadeur de France, rassure les Français par rapport à la tuerie de Boffa: “Les axes, les villes et les secteurs touristiques n’étaient absolument pas concernés par cet acte barbare“
Publié le jeudi 25 janvier 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le grand oral de Christophe Bigot
Dakar, le 2 novembre 2017 - L`ambassadeur de la France au Sénégal, Christophe Bigot s`est longuement avec des journalistes de l`Aps. Plusieurs questions d`ordre diplomatique, sécuritaire et politique ont été évoquées.
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Le président français Emmanuel Macron est attendu à Dakar le1er février prochain pour une visite de 48H, la première qu’il effectuera au Sénégal depuis son accession au pouvoir. Il co-présidera, avec le président Macky Sall, la Conférence de financement du Partenariat mondial pour l'éducation (PME) qui aura lieu le 2 février 2018 à Dakar. En prélude à sa venue, Christophe Bigot, l’Ambassadeur de France au Sénégal dévoile l’agenda et les grandes orientations de cette visite notamment, entre autres, les domaines sur lesquels le président Macron est en phase avec le présidant Sall. Elle sera soldée par une tournée à l’intérieur du pays notamment à Saint-Louis et à la maison du TER. Dans un entretien avec Baye Omar Guèye de Sud Fm Sen Radio, le diplomate qui condamne la tuerie de Boffa-Bayotte rassure les ressortissant français et acteurs touristique qu’il n’y a rien d’alarmant. «Les axes, les villes et les secteurs touristiques n’étaient absolument pas concernés par cet acte barbare.» Donc, les Français peuvent circuler librement en Casamance, mais en évitant les zones à risque

CASAMANCE: CHRISTOPHE BIGOT RASSURE LES RESSORTISSANTS ET TOURISTES FRANÇAIS

«Nous avons condamné, nous avons été horrifiés par la barbarie et l’ampleur du massacre de Boffa. Et, il faut naturellement que les responsables soient trouvés et punis. Dans le même temps, puisqu’il y avait une inquiétude notamment dans la communauté française, mais aussi pour tous ceux qui vivent du tourisme en Casamance, moi j’ai indiqué aux voyageurs que les axes, les villes et les secteurs touristiques n’étaient absolument pas concernés par cet acte barbare. Et donc ils pouvaient continuer à venir. Nous sommes en pleine saison touristique, il y a eu une relance du tourisme en Casamance. La France y a apporté son modeste concours il y a un an puisque j’ai été très heureux d’avoir pu contribuer à la modification des conseillers-voyageurs. Parce qu’il y a un peu plus d’un an, ces conseillers-voyageurs ont évolué pour favoriser la destination Casamance. Et cette évolution correspond à la réalité c'est-à-dire à la réalité de la stabilité et de la paix dans cette région. Bien sûr, il y a un processus de négociations qui est en cours, il faut qu’il se poursuive…»

POLITIQUE MIGRATOIRE DE LA France

«Sur la politique migratoire, je crois qu’il y a un axe très important qui est la lutte contre les trafiquants. On a tous été horrifié en regardant ces images de ces marchés aux esclaves en Libye»

IL APPARTIENT AUX AFRICAINS DE DEFINIR L’AVENIR ET LES PARAMETRES DU FRANC CFA

«Je sais bien que le Francs Cfa est un sujet de débat au sein de la société civile. Certains de mes prédécesseurs m’ont dit que déjà à l’époque ce sujet faisait débat. Moi, je ne me prononce pas sur le volet politique. Au fond, le Franc Cfa c’est une monnaie africaine, la monnaie en France et en Europe c’est l’euro. Donc le Franc Cfa est une monnaie africaine et il appartient aux Africains d’en définir l’avenir et les paramètres. Pour ce qui est de l’économie, parce qu’une monnaie c’est pour favoriser l’économie, moi je regarde tout ce que nous avons fait en Europe, depuis 50 ans nous avons essayé de construire une monnaie commune, l’euro. La zone Franc a cet avantage d’avoir déjà une monnaie commune qui a permis de favoriser les échanges au sein de cette zone et avec tout l’ensemble de la zone Euro, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ou la France. Et, en plus, ça offre la stabilité c'est-à-dire qu’il n’y a pas d’inflation, si vous regardez les pays qui ne sont pas dans la zone Franc, eux connaissent une forte inflation. Cela veut dire que ce que vous possédez aujourd’hui vaut beaucoup moins que pour demain. Donc, l’absence d’inflation c’est aussi un avantage considérable. Mais, encore une fois, si le débat est politique, et bien, c’est aux politiques d’en décider… Donc, le rassemblement annoncé devant l’ambassade de France lors de la visite du président n’a aucune raison de m’inquiéter puisque, dans une démocratie comme le Sénégal, il y a des débats, des discussions et c’est toute la saveur aussi de ce pays.»

POURQUOI LE PRESIDENT MACRON A DAKAR ET SEULEMENT MAINTENANT ?

«…L’intensité de la relation entre la France et le Sénégal, cela va de soi que le président de la République viennent ici au Sénégal. Il est en contact très étroit, très effroi avec le président Macky Sall qu’il a reçu au mois de juin à Paris et qu’il a revu ensuite à différentes occasions notamment à New York ainsi qu’au sommet Union européenne et l’Afrique. Donc, les contacts sons si étroits… Il s’avère que dans les domaines de la culture, de l’éducation, l’économie, l’agriculture, la sécurité, la matière est intense. Il n’y a pas si longtemps, le 19 octobre dernier, il y a eu un séminaire où les deux Premiers ministres de chaque côté ont discuté de tout: on a parlé agriculture, enseignement supérieur, justice; on a parlé de tous les sujets possibles. Le suivi est assuré de part et d’autre avec des feuilles de route. 25 pages de document qui ont été élaboré à l’occasion.»

MACRON VIENT A DAKAR AVEC SA POLITIQUE AFRICAINE

«Le président Emmanuel Macron, en venant ici, il vient avec sa politique africaine qu’il a défini lors de son discours devant les étudiants à l’Université de Ouagadougou, avec une priorité sur l’éducation, sur la jeunesse, sur l’environnement. Il va pouvoir, ici très concrètement, expliquer comment cette politique est mise en œuvre parce qu’ici nous avons beaucoup, beaucoup de projets. Et puis, comme la relation est de grande proximité, c’est peut-être plus facile qu’ailleurs pour les mettre en œuvre.»

LE DEBAT AUTOUR DU COUT DU TER SUR 37 KM

«C’est aux autorités Sénégalaises de préciser pour ce qui est du coût. Ce que je peux vous dire, c’est que ce TER, qui a fait l’objet d’Appel d’Offre qui a été remporté par une entreprise française mais aussi Sénégalaise et turque, est un chantier prioritaire. Moi-même j’ai parcouru en voiture les 37 km de ce chantier parce que je sais à quel point il est essentiel: il est essentiel que les délais puissent être tenus, il y a un calendrier très serré qui a été défini par le président Macky Sall, il est essentiel aussi que toutes les entreprises travaillent étroitement ensembles et qu’elles soient aussi étroitement coordonnées avec les administrations sénégalaises. C’est un chantier d’une très grande complexité, il faut imaginer tout ce qui doit être fait en même temps, il y a une coordination qui est nécessaire. C’est un chantier qui va complètement changer la presqu’île du Cap-Vert, qui va complètement changer l’économie du Grand Dakar parce que nous avons l’aéroport Blaise Diagne, nous avons la ville nouvelle de Diamniadio, l’autoroute et maintenant le TER. Et ces quatre éléments vont faire qu’il va y avoir un triangle entre Mbour, Thiès et Dakar, qui va complètement changer l’espace de cette région, améliorer les conditions de circulation et de transport évidemment de tous les habitants, mais aussi changer l’économie, rendre ce territoire beaucoup plus attractif, plus investir et aussi plus d’emplois. C’est vraiment un chantier révolutionnaire.»

LE SENEGAL EST TRES EN AVANCE SUR LES CENTRALES SOLAIRES

«Le président français a défini une priorité sur l’Afrique qui est aussi la question des infrastructures. Il y a un déficit d’infrastructures en Afrique. Donc ce sont des routes, des ponts, des trains; on a parlé du TER mais on peut aussi parler du Train Dakar-Bamako, on pourra parler des ports, des aéroports, des centrales électriques, des centrales solaires notamment. Le Sénégal est très en avance sur ce sujet. Ça, ce sont des facteurs structurants qui vont permettre à l’économie, aux entreprises privées de se développer…»

MACRON ET LE PRESIDENT DE LA BANQUE MONDIALE A SAINT-LOUIS POUR LUTTER CONTRE L’EROSION COTIERE

«Je crois qu’il faut avoir conscience de son histoire. Le Sénégal et la France ont 350 ans d’histoire commune. Saint-Louis, les Saint-Louisiens, l’esprit saint-louisien, une forme de métissage ont joué un rôle essentiel dans cette histoire. L’histoire a connu des pages sombres, mais à part ces pages sombres, l’esprit, la culture sont un peu le meilleur, je crois, que la France et le Sénégal se sont donnés… Et ce n’est pas un hasard si le président Macron se rend à Saint-Louis...
Sur Saint-Louis, il y aura trois éléments. Le premier, c’est d’aller d’abord sur la langue de barbarie où vous avez une érosion côtière catastrophique, vous avez des maisons qui ont été détruites, des écoles qui ont dû être évacuées. Et donc il faut trouver des solutions pour lutter contre cette érosion côtière. Le président Macron s’y rendra avec le président de la Banque mondiale, comme invité personnel, pour qu’ensemble la France et la Banque mondiale puissent financer des solutions contre cette érosion côtière qui menace la langue de barbarie et l’île de Saint-Louis.
Deuxième priorité de ce déplacement, ce sera sur l’île de Saint-Louis. Il nous permettra de protéger le patrimoine en danger sur l’île et, de la même, favoriser l’essor du tourisme. Il y a à Saint-Louis un bouillon de culture sur lequel il faut mettre un regard particulier. Il y a des programmes français qui sont engagés pour la protection du patrimoine et le développement du tourisme, ce sera l’occasion pour le président d’y revenir et faire des annonces nécessaires.»

DEFI DE L’EDUCATION POUR TOUS: COMMENT MOBILISER LE FONDS DE 3 MILLIARDS ?

«Il appartient au Partenariat mondial pour l’éducation (PME), basé à Washington, évidemment de définir les règles. Ce n’est pas une action française. Le président Macky Sall nous a fait l’honneur d’inviter le président Macron à co-présider cet exercice là à Dakar qui vise à reconstituer les fonds, à trouver les montants nécessaires, pour aider principalement, puisque c’est l’objet du PME, l’éducation dans le secteur primaire… C’est vrai, il faut avoir cette idée très pratique de l’éducation en tête, mais l’éducation c’est aussi la transmission de savoirs, de valeurs, de cultures, d’une histoire, d’un savoir vivre, d’un savoir vivre ensemble. Et, c’est aussi, il faut le dire, la meilleure manière de répondre, par exemple, aux défis que posent les mouvements djihadistes extrémistes. C’est en formant, en éduquant en dressant en temps réel des valeurs; c’est le travail des parents, c’est aussi le travail de l’école de mieux lutter plus efficacement que toutes les Armées et toutes les Polices du monde.»

UNE COOPERATION SECU RITAIRE LA PLUS INTENSE

«Le Sénégal est l’un des pays avec lequel nous avons une coopération sécuritaire la plus intense. C’est vrai, avec la Gendarmerie, avec la Police, avec l’Armée, avec l’ensemble des services qui concourent à assurer la sécurité du Sénégal. Et, nous sommes très fiers de voir que cette coopération marche, est efficace et il faut saluer que le Sénégal, dans une région qui, on le reconnaitra, est très compliquée, est le seul pays à ne pas faire l’objet d’attentat. C’est dire que le travail des services de lutte contre le terrorisme est mené avec efficacité. Evidemment, c’est un travail qui doit être fait tous les jours car aucun pays n’est exempt du terrorisme…»
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