C’est aujourd’hui que la chambre d’accusation se prononce sur la requête en annulation introduite par les avocats d’Aïda Ndiongue. Mais pour les conseils de l’ex-maire des Hlm qui ont fait face à la presse hier, le président de la Cour d'appel de Dakar a outrepassé ses prérogatives en demandant la réouverture des débats alors que l'affaire était déjà mise en délibéré par une Chambre d'accusation qui n'est pas du tout empêchée.
''Alors que les membres de la Chambre d'accusation ne peuvent être remplacés qu'en cas d'empêchement, Demba Kandji a pris une ordonnance pour dégager les membres titulaires de la Chambre d'accusation et installer ses propres hommes'', a déploré Me Moustapha Diop.
En effet, c'est en juillet 2012 qu'une procédure contre Aïda Ndiongue a été ouverte devant le doyen des juges d'instruction pour un marché portant sur 5 milliards de F Cfa. Ce dernier l'avait entendue en première comparution mais avait estimé qu'il n'y avait rien qui pouvait permettre de la placer sous mandat de dépôt et l'avait mise en liberté provisoire et sous contrôle judiciaire.
Le procureur de la République, insatisfaite de cette décision, avait interjeté appel. Mais devant la Cour d'appel, la Chambre d'accusation a confirmé la décision de refus de mandat de dépôt ordonné par le doyen des juges.
Ce verdict rendu a constitué, selon Me Moustapha Diop, ''un os à travers la gorge du parquet qui, ne pouvant pas l'avaler, a manigancé un autre dossier qui est passé devant le juge d'instruction du 2e cabinet et qui vaut aujourd'hui à Aïda Ndiongue d'être placée sous mandat de dépôt avec quatre autres inculpés depuis le 17 décembre 2013''.
Devant une telle tournure, les avocats de l'ex-sénatrice avaient introduit, dès le lendemain de ces mandats de dépôt, une requête en annulation contre la procédure depuis l'enquête préliminaire jusqu'au mandat de dépôt décerné par le juge pour motif d'énormes irrégularités''. Depuis lors, cette procédure est pendante devant la Chambre d'accusation.