Le mouvement des jeunes Lébous et la convention des Lébous de souche sont décidés à faire face au géant du ciment, la Sococim-industries. Une grande marche s’est tenue ce week-end. Les manifestants ont le soutien des maires de Rufisque Est et de la ville. Ils réclament, entre autres, 210 hectares de terre.
La Sococim-industries est dans le collimateur des jeunes Lébous de Rufisque et de la convention des Lébous de souche. Ce samedi, ils ont protesté à Rufisque contre la cimenterie. Outre les pollutions atmosphériques et sonores, ils ont protesté contre l’accaparement de 210 hectares de terres par le géant du ciment. Ces surfaces, disent-ils, avaient été mises à la disposition de l’usine pour la culture du Jatropha. Mais aujourd’hui, elles ne sont pas utilisées. Dès lors, déclarent-ils, « ces terrains doivent être restitués aux collectivités locales ».
Ces manifestants ont le soutien du maire de la ville de Rufisque qui prévient : « Nous refusons d’être dans le giron de la Sococim. Les limites des carrières de la Sococim sont clairement définies par le code minier de 1999. Aucun mètre de plus n’est attribué à la cimenterie pour espérer avoir des extensions. L’avenant n°1 de la convention minière du 03 février 2006 signée entre l’Etat du Sénégal et la société Sococim dit clairement que le périmètre minier en question peut être exploité par la Sococim en profondeur et indéfiniment. Elle peut exploiter les substances concédées, objets de concession minière pour le calcaire, le marbre de calcaire, la latérite et les substances connexes dans les limites du périmètre ».
Mais, poursuit Daouda Niang, l’accaparement des 210 hectares par la société de fabrication de ciment n’est ni plus ni moins qu’un « un vol caractérisé ». Car, rappelle l’édile de la vieille ville, « elle a prétexté, à un moment donné, cultiver sur près de 210 ha le Jatropha pour le biocarbure. Aujourd’hui, il n’y a plus de cultures, mais plutôt de nouvelles carrières ». Quant au maire de Rufisque Est, il est d’avis que la ville est en train d’étouffer. Face à cela, insiste Boubacar Albé Ndoye, « Rufisque a besoin d’espace pour le recasement des populations victimes de l’avancée de la mer ». Ainsi, dit-il, « nous ne pouvons pas accepter que 200 hectares soient spoliés sans l’avis des autorités de la ville et des autorités compétentes ».