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Élection présidentielle de 2019: Macky Sall, en roue libre !
Publié le samedi 20 janvier 2018  |  Sud Quotidien
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© Présidence par DR
Le président Macky Sall et son épouse ont voté
Fatick, le 30 juillet 2017 - Le président de la République Macky Sall et son épouse ont voté à Fatick, dans le centre du Sénégal. Les Sénégalais sont appelés à élire les députés de la 13e législature.
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Le Sénégal se prépare à vivre une élection présidentielle toute particulière en 2019. Le président de la République, Macky Sall qui semble avoir réussi à «ferrer» tous ses alliés avec une opposition affaiblie par les déboires judiciaires de Karim Wade et Khalifa Sall apparait aujourd’hui comme seul maitre de son destin.

À moins de treize mois de la prochaine élection présidentielle dont le premier tour se tiendra probablement dans la première quinzaine du mois de février 2019, le contexte politique actuel semble plus que jamais favorable à l’actuel président de la République. En effet, contrairement à ses deux derniers prédécesseurs au Palais de la République, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, qui avaient vécu une année préélectorale plutôt «chaude» et révélatrice d’un effritement de leur pouvoir, Macky Sall semble pour le moment être maitre de son destin. Après environ six mois de règne, l’actuel chef de l’Etat avait réussi à faire le ménage autour de lui. Au sein de la majorité présidentielle, le président fondateur de l’Alliance pour la République (Apr-Yakaar) que beaucoup d’analystes politiques présentaient au début de son règne comme un président mal entouré, du fait d’une part du manque de culture politique de la jeunesse de son parti et de l’expérience politique et étatique de ses alliés a pourtant réussi à défier tous les pronostics. D’abord, en maintenant pendant tout ce temps, la plupart des «dinosaures» du paysage politique sénégalais dans sa coalition (Bby) mais aussi en les amenant à renier ce pour quoi ils faisaient de la politique : la conquête et la gestion du pouvoir. Conséquence, sauf revirement de dernière minute, le Sénégal est parti pour vivre une élection présidentielle en 2019 sans les principales formations politiques classiques telles que l’Alliance des forces de progrès (Afp), la Ligue démocratique (Ld) et le Parti socialiste pour ne citer que celles-là. Cette situation est une première au Sénégal, notamment pour l’ancien parti de feu le président Senghor.

LE PS PRES DE SE RENIER, KARIM OUT…

En effet, depuis l’indépendance du Sénégal, jamais une élection ne s’est tenue sans la participation de cette formation fondée par feu le président-poète Léopold Sédar Senghor et dirigée aujourd’hui par Ousmane Tanor Dieng, président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Candidat à sa propre succession pour un second mandat présidentiel, le président fondateur de l’Alliance pour la République outre cette posture de «soleil qui brille » au milieu de ses partisans de la majorité a également réussi pour le moment à prendre le dessus sur tous ces potentiels concurrents de la course vers le fauteuil présidentiel. En effet, considérés à tort ou à raison comme des principaux challengers de Macky Sall, Karim Wade et le député-maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, semblent tous les deux aujourd’hui partis pour être écartés de la course à la prochaine présidentielle. Même si l’ancien ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a toujours défendu l’éligibilité de Karim Wade à la prochaine présidentielle, la candidature de l’ancien ministre d’Etat libéral, condamné à six ans de prison puis gracié par le président de la République dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, semble être compromise par l’article L.31 du Code électoral (voir par ailleurs).

KHALIFA SALL EN SURSIS, L’OPPOSITION RADICALE EN VILLEGIATURE…

S’agissant du maire de Dakar, Khalifa Sall, dont le procès reprend le 23 janvier prochain, il semble marcher tout droit vers la même direction que Wade fils si toutefois, le juge Malick Lamotte qui a hérité de son dossier suit le procureur de la République. À cette situation s’ajoutent également l’émiettement et la léthargie de l’opposition dite radicale. Divisés en plusieurs courants à la veille des législatives du 30 juillet dernier, les adversaires de l’actuel chef de l’Etat sont loin de s’inscrire dans une démarche de réunification des forces pour faire un bloc capable de porter un coup décisif à la tête de file de la coalition majoritaire Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). En effet, au moment où l’actuel chef de l’Etat est en pleine précampagne électorale en multipliant sur le terrain politique, ces derniers jours, des actes en vue de la consolidation de sa coalition, Bby, pour la prochaine échéance électorale, ses adversaires de l’autre camp font presque dans…la villégiature. Au sein de l’opposition, regroupée au sein de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal et Mankoo Taxawu Senegaal (Mts), le débat relatif à la candidature pour la prochaine présidentielle s’additionne à celui relatif à la polémique autour des mauvaises conditions d’organisation des dernières législatives. Au sein de Mankoo Taxawu Senegaal (Mts), avec les déboires judiciaires de Khalifa Sall, ce sont ainsi les partisans du président du Grand parti, Malick Gakou, et ceux du président du parti Rewmi, Idrissa Seck, qui se livrent à une bataille de positionnement par presse interposée. A quelques mois de 2019, les leaders de Mts sont loin de trouver un accord sur un candidat unique. Au sein de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal, dirigée par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, la situation est presque identique. Le sujet principal reste aussi l’organisation des législatives. Si le Pds continue à dire que Karim Wade restera son candidat, dans cette coalition, personne n’évoque publiquement le sujet.

Toutefois, il est bon de souligner qu’en dépit de cette situation qui lui donne un certain avantage sur ces potentiels concurrents au fauteuil présidentiel, la réélection de l’actuel chef de l’Etat est loin d’être une chose acquise en avance. Et les résultats des dernières législatives sont là pour nous le prouver. En effet, malgré sa campagne électorale axée sur le bilan des cinq années de l’actuel chef de l’Etat, la liste de la majorité n’a pas pu franchir la barre des 50% de suffrages.


DE L’ARTICLE L.31 DU CODE ELECTORAL

Cet article qui semble écarter Karim Wade de la présidentielle de 2019 stipule que «Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : 1) les individus condamnés pour crime ; 2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ; 3) Ceux condamnés à plus de trois (03) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6) mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L.30 ; 4) ceux qui sont en état de contumace ; 5) Les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ; 6) ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun ; 7) les incapables majeurs».
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