Seize des 22 suspects arrêtés après le massacre de 14 personnes en Casamance, région du sud du Sénégal, ont été déférés vendredi au parquet et sont poursuivis pour "assassinat et participation à un mouvement insurrectionnel", a-t-on appris de source proche du dossier.
Vingt-deux personnes avaient été arrêtées le 14 janvier dans l’enquête sur ce massacre le 6 janvier de jeunes coupeurs de bois dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de cette région agricole et touristique bordée au nord par la Gambie et au sud par la Guinée-Bissau.
"Sur les 22 personnes arrêtées, 16 ont été déférées ce matin" vendredi au parquet de Ziguinchor. "Les charges retenues contre ces 16 sont: association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d’armes sans autorisation", a affirmé à l’AFP cette source proche du dossier.
"Les six autres ont été libérées, pour le moment sans charge", a ajouté la même source, sans précision sur l’identité des suspects.
Le président Macky Sall a enjoint mercredi le gouvernement de "diligenter" les enquêtes pour "mettre la main sur les auteurs directs de cet acte et leurs complices, personnes qui seront recherchées, arrêtées, jugées et punies par la loi à la hauteur de leurs forfaits odieux".
M. Sall a également donné instruction "au gouvernement de suspendre jusqu’à nouvel ordre toutes les autorisations de coupe de bois et de procéder sans délai à la révision du Code forestier", selon le communiqué du Conseil des ministres.
Parmi les personnes arrêtées le 14 janvier figuraient plusieurs jeunes membres d’un comité villageois de surveillance des forêts, condamnés puis libérés en octobre à la suite d’un conflit avec des exploitants forestiers.
Selon des experts et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC - rébellion), le massacre pourrait être lié à l’exploitation illicite du bois précieux en Casamance, région en proie à une rébellion indépendantiste depuis 1982, mais qui connaît une accalmie ces dernières années.