A Kolda, des tas d’arachides attendent encore d’être achetés. Les revendeurs s’en donnent à cœur joie. L’argent arrive en compte goutte ; les producteurs tenaillés par les difficultés vendent pour ne pas vivre une année noire.
C’est par compte goutte que l’argent arrive dans les zones de collectes. Des producteurs se déplacent avec des chargements de charrettes sur plusieurs km pour trouver des points fonctionnels avec de l’argent. Beaucoup de points de collectes créés depuis le 1er décembre dernier n’ont pas encore reçu un franc pour acheter des arachides.
C’est le cas pour Moussa qui a quitte Saré Yéro Banna plus de 20 km pour venir vendre ses arachides à Kolda commune. Ici, les usuriers ne se cachent plus pour imposer leur prix variant de 180F/kg à 190F.
Les paysans ne se font pas prier pour vendre. Amadou amer lance «cette campagne de commercialisation est très mal préparée au Fouladou. Les déclarations officielles sont parfois choquantes. Il n’y a pas d’argent. Il faut errer partout pour trouver un revendeur (Bana-bana.» Mamadou Kandé, le président régional des producteurs agricoles de Kolda confirme ce malaise. «Les opérateurs disent qu’il n’y a pas d’argent et comme les producteurs ne peuvent pas attendre éternellement. Ils vendent aux premiers venus. Même pour les semences, rien n’est encore précisé».
Le chef du service du développement rural M. Sidibé précise que des choses se déroulent normalement et que 183 points de collectes ont été créés dans la région avec 103 opérateurs agréés. Et que par rapport à la dernière campagne, «c’est encore normale».
Difficile, en tout cas, de rencontrer cette normalité. Au Fouladou, cette année, le foin a plus de côte que les graines d’arachides.