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Professeur Abdoulaye Leye, interniste-endocrinologue : ‘’Il n’existe pas de médicaments pour maigrir’’
Publié le vendredi 19 janvier 2018  |  Enquête Plus
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Tout le monde est averti, il n’existe pas de médicaments pour maigrir. Les enfants qui ont un faible poids de naissance font plus de syndrome métabolique.

‘’Nutrition, sport et prévention du syndrome métabolique’’. C’est le thème de la journée d'excellence de l’Amicale des Etudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Une occasion pour le professeur Abdoulaye Lèye de faire une présentation des stratégies pour prévenir le syndrome métabolique. Cette maladie isolée est une association de beaucoup de signes pathologiques comme le surpoids, l’hypertension artérielle, les troubles du cholestérol, le diabète. Selon le Professeur à la faculté de Médecine, il est essentiel de savoir la perspective d’une prévention, parce qu’une fois installée, il s’agira de traiter plusieurs maladies associées et c’est beaucoup plus difficile. ‘’La stratégie de prévention tourne essentiellement autour des modifications du style de vie, des mesures hygiéno-diététiques et d’une augmentation de l’activité physique régulière. C’est la réduction du poids’’, explique Prof Lèye.

Selon l’interniste-endocrinologue, une fois qu’on est obèse, il n’existe pas de médicaments comme pour la fièvre ou pour la douleur qu’on peut prendre pour la faire disparaître. ‘’Peut-être qu’il y en a un seul à travers le monde qui est une injection qui est autorisée à être utilisée pour aider celui qui doit perdre du poids et qui est vraiment obèse. Mais le pilier incontournable pour perdre du poids, c’est l’activité physique et le régime. Il n’existe pas de médicaments pour maigrir’’, précise-t-il. S’agissant des tisanes que les gens ont l’habitude de prendre, il souligne que c’est bien, si les bases de régime sont respectées, c’est-à-dire l’activité physique. ‘’Si cela aide à digérer, tant mieux. Mais la tisane en tant que telle et tout ce qui est vendu en pharmacie pour dire que ça fait maigrir, il faut faire attention. Il y a de ces tisanes qui déclenchent des diarrhées et des crampes qui sont extrêmement dures et s’il n’y a pas de régime d’activité physique, ça ne sert pas à grand-chose. Il faut faire attention à ne pas être déséquilibré au plan nutritionnel’’, prévient-il.

Ne pas se torturer

Pour lui, le mieux est de se mettre dans une perspective de longue durée et de modification de style de vie, sans trop se torturer. Le fait de sauter un repas en faisant le régime est également ‘’une fausse précaution’’. ‘’En réalité, ce qui importe, c’est ce qui est ingéré en terme d’aliments sur les 24 heures. Si on saute un repas alors que sur les deux autres, on mange beaucoup plus que ce qu’on aurait dû répartir sur les trois, cela n’a pas de sens. Donc, il faut vraiment manger aux heures ciblées et de façon régulière en respectant les compositions classiques’’, fait-il savoir. A l’en croire, le slogan ‘’manger moins gras, moins sucré, moins salé’’ doit être dépassé pour s’adapter à nos aspects de tous les jours.

Pour l’activité physique, il a énuméré plusieurs formes. Il s’agira également de se mettre dans les dispositions pour toujours augmenter la quantité de calories qui est dépensée au jour le jour. ‘’L’obésité, il faut s’en inquiéter, puisqu’à vue d’œil, il y a beaucoup plus de gens qui deviennent obèses et si on n’y prend pas garde, cela favorise le diabète, l’hypertension artérielle, tout ce qui est trouble lipidique et des accidents vasculaires cérébraux. La chose sur laquelle il faut surtout s’inquiéter, c’est l’absence de stratégie à l’échelle des populations pour renverser la tendance. Beaucoup plus de sensibilisation doit être faite dans les médias. C’est plus important que les musiques qui y sont faites’’, conseille Prof Lèye.

‘’L’excès de protéine chez les enfants entraîne l’obésité’’

Pour le chef de service universitaire de pédiatrie et directeur adjoint du centre d’excellence africain pour la santé de la mère et de l’enfant, les adultes qui ont des problèmes d’infarctus et de diabète sont en grande majorité ceux qui sont nés avec un faible poids à la naissance. Dans nos pays, explique Professeur Ousmane Ndiaye, le faible poids de naissance est un problème de santé publique. ‘’Le retard de croissance intervient in-utéro. Il faut comprendre qu’une maman qui a une maladie qui empêche son fœtus de grossir aura un enfant de faible poids à la naissance. Les causes sont, entre autres, la pré-éclamptique, le paludisme, le manque de fer’’, explique Prof Ndiaye.

Après la naissance, il faut insister sur certains comportements clés. Par exemple, dit-il, il est démontré que l’allaitement maternel exclusif protège contre l’hypertension, le syndrome métabolique, l’obésité. ‘’Il est aussi prouvé que la diversification très tôt avec les enfants qui reçoivent très tôt de la farine, à quatre mois par exemple, cet excès de protéine entraîne l’obésité qui continue jusqu’à l’âge adulte et expose aux problèmes cardiaques et autres. Le problème doit donc être prévenu dès les mille premiers jours qui vont du début de la grossesse jusqu’aux deux premiers ans de la vie’’, avertit le chef de service pédiatrie du centre hospitalier Albert Royer.

Par ailleurs, la présidente de l’Amicale Aïda Thiaw a souligné que l’objectif de cette journée est de promouvoir l’esprit de l’excellence au niveau de la faculté, puisqu’ils sont appelés à s’occuper de la santé des populations sénégalaises. ‘’Les étudiants promettent de s’investir sur la prévention en particulier des maladies chroniques. En tant qu’acteurs demain de la santé, nous comptons mettre l’accent sur le préventif que le curatif pour mettre nos populations dans de bonnes conditions. Des campagnes médicales et de prévention dans la région de Kédougou font partie de ces activités de prévention’’, a-t-elle fait savoir.

Les majors de la 1ère à la 7ème année 2016 sont primés. ‘’Nous prenons le premier dans chaque amphi en lui remettant des cadeaux, des livres et encourager les autres. En tout, nous avons récompensé 20 étudiants. Nous encourageons par la même occasion les nouveaux bacheliers à emprunter ce chemin de l’excellence.’’


VIVIANE DIATTA
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