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Lutte contre les crimes financiers: Le GIABA outille les Cellules de Renseignement Financier
Publié le mercredi 17 janvier 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
La zone CEDEAO est très vulnérable aux trafics de drogue, selon le DG du GIABA
Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont très vulnérables aux trafics illicites et criminels de drogue, indiqué, mardi à Dakar, Adama Coulibaly, directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (GIABA). Photo: Adama Coulibaly, Directeur Général du GIABA




Avec l’appui et la collaboration du ‘’Group Egmont’’, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent (GIABA) organise depuis hier, à Saly, une formation régionale en analyse stratégique à l’intention des Cellules de Renseignement Financier (Crf) des Etats membres.

Maillons essentiels dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, les Cellules de Renseignement Financier (Crf) doivent maîtriser les analyses opérationnelles et stratégiques devant lui permettre de maximiser l’information et d’identifier les tendances et schémas relatifs au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. En effet, estime le Directeur Général du Giaba, le colonel Adama Coulibaly, ‘’les cellules de renseignement financier (Crf) sont des structures qui ont en charge l’examen des dossiers qui leur sont soumis par les assujettis que sont les structures financières ou d’assurances, et autres. A partir de ces rapports, les Crf analysent les dossiers et lorsqu’elles estiment qu’il y a des indices avérés de blanchiments de capitaux, de financements du terrorisme, ils font un rapport aux juridictions qui engagent les enquêtes nécessaires pour des poursuites et des condamnations s’il y a lieu’’.

Cependant, il se trouve que les Crf ‘’ne disposent ni de la capacité requise, ni des outils idoines pour conduire une analyse stratégique efficace leur permettant de remplir convenablement leurs obligations et de répondre aux exigences des meilleures pratiques internationales en vigueur en la matière’’, explique colonel Adama Coulibaly. De l’avis de Mme Ramatoulaye Gadio Agne, présidente de la Centif, par ailleurs Correspondante Nationale du Giaba au Sénégal, ‘’le manque de ressources humaines ou financières et l’indisponibilité de données fiables peuvent en être les raisons, mais la situation peut également résulter d’un défaut de maîtrise des instruments de conduite de ce type d’exercice’’. A l’heure où la criminalité financière est placée au cœur des politiques de sécurité des Etats et des ensembles régionaux, il est important de former les Crf. D’où le sens de cet atelier qui permettra aux Crf de combler les lacunes en matière d’analyse stratégique.

Manque de statistiques

Cette formation prendra aussi en compte un autre élément essentiel. Il s’agit des statistiques. En effet, selon Adama Coulibaly, c’est là un problème crucial dont souffrent les Etats membres du GIABA. ‘’Les statistiques, affirme-t-il, font défaut, non pas parce que nous n’avons pas les éléments pour les élaborer, mais parce que nous n’avons pas une préparation suffisante. Il faut que tous ces éléments-là soient notés dans un cadre où nous pouvons aller les chercher, formuler les outils et pouvoir rendre compte’’, déclare-t-il, non sans souligner qu’il a plusieurs fois été interpellé sur le nombre de dossiers sur lesquels des condamnations ont suivi. Mais qu’il ne pouvait y répondre. ‘’Nous sommes en voie de trouver les meilleurs outils pour pallier cette insuffisance’’, se félicite-il. Par ailleurs, il a été noté que dans le cadre de la lutte contre la criminalité financière, le Sénégal et le Nigeria constituent des méthodes de référence pour le GIABA. Parce qu’ils ont une longue expérience et une bonne expertise. ‘’Au niveau de l’expertise, il y a une stabilité au niveau des experts de la cellule. Alors qu’ailleurs, le mouvement administratif subit des changements, des remplacements et nous sommes toujours obligés de reprendre’’, soutient le colonel.

Ainsi, pendant cinq jours, le Groupe Egmont permettra aux participants de renforcer leur capacité opérationnelle pour mieux élaborer des produits stratégiques visant à faciliter la détermination des menaces et vulnérabilités liées au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. La structure compte ainsi aider les Crf et les autres entités du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux/financement du terrorisme (Lbc/ft) à définir des politiques et objectifs clairs. Mieux, le Giaba veut les assister afin qu’ils s’approprient les techniques d’analyses et les meilleures pratiques en vigueur dans l’analyse stratégique.
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