La Fédération Internationale des Journalistes(FIJ) et la Fédération des Journalistes Africains (FAJ) ont aujourd’hui interpellé le Parlement du Sénégal pour l’adoption d’un projet de loi « révolutionnaire » sur la presse au Sénégal.
C’est à l’occasion d’une concertation de deux jours, organisée par l’affilié de la FIJ et de la FAJ, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication sociale (SYNPICS), les 27 et 28 mars 2014, pour réexaminer le projet de code de la presse.
La préparation de l’avant-projet de ce code de la presse a retenu l’attention de tous les professionnels des médias ces dix dernières années au Sénégal. Le gouvernement du président Macky Sall a finalement apporté sa touche et sa bénédiction au projet de code pour l’envoyer à l’Assemblée Nationale. Malheureusement l’Assemblée Nationale hésite encore à adopter ce code de la presse révolutionnaire à plusieurs égards.
« Nous interpellons les députés, représentants du peuple séénégalais, pour affirmer que le projet de code en discussion est bon, très bon et d’ailleurs révolutionnaire. C’est un projet de loi qui apporte des réponses précises à des questions profondes et récurrentes qui se sont posées au secteur des médias pendant les deux dernières décennies », a déclaré Gabriel Baglo, directeur du bureau Afrique de la FIJ. « En votant ce code, vous allez davantage faire briller l’image que votre pays se fait en Afrique et dans le monde, et votre législature en sera honorée à jamais », a-t- il ajouté.
En 2005, la FIJ avait salué les directives du chef de l’État sénégalais consistant à alléger le régime pénal applicable aux professionnels des médias afin de mieux protéger la liberté d’information et la liberté d’expression. Cela avait déclenché les pré-concertations nationales sur la presse qui ont délibéré sur des questions liées à l’accès à la profession de journaliste, aux règles éthiques et déontologiques de la pratique du journalisme, à l’organisation des différents types de médias, à l’aménagement de principes et cadre du financement des médias, etc.
Selon l’exposé des motifs de la loi, l’articulation de l’ensemble de ces aspects a conduit à la rédaction d’un code de la presse bien intégré, regroupant toute la réglementation ayant vocation à s’appliquer à tous les aspects du secteur de la presse.
La FIJ et la FAJ considèrent qu’au vu des progrès établis en matière de libéralisation des médias et de liberté de la presse, le Sénégal doit adopter non seulement un nouveau code de la presse mais également une loi sur l’accès à l’information.
« Les observations, critiques et commentaires des députés sur le projet de loi sont essentiellement relatifs à leur propre compréhension de la dépénalisation des délits de presse. Or, le projet dans son ensemble dispose assez de garantie par les professionnels eux-mêmes à organiser le secteur des médias, le statut du journaliste, la pratique du journalisme, mais surtout le fonctionnement adéquat du système d’autorégulation », a pour sa part fait remarquer Mohamed Garba, président de la FAJ