Le chef de la Division communication du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique a annoncé ce week-end la création d’un Fonds d’appui et de développement à la presse (FADP) en remplacement du Fonds d’Appui à la presse (FAP). C’était au Centre d’Etudes des Sciences et techniques de l’Information (Cesti), à l’occasion de la remise des attestations aux auditeurs du Fonds d’appui à la presse exercice 2015.
En lieu et place du Fonds d’appui à la presse (FAP), l’Etat du Sénégal vient de procéder à la création d’un Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP). La nuance peut paraître mince, mais le représentant du ministre, Abdoul Bâ, qui en a fait l’annonce lors de la cérémonie de remise des attestations du Fonds d’appui à la presse exercice 2015, y voit carrément ‘’une nouvelle formule’’. Selon lui, ce nouveau Fonds va ainsi remplacer le Fonds d’appui à la presse dont le budget était de 700 millions de FCFA par an. ‘’Outre le soutien des journalistes en matière d’investissement, la nouvelle formule du Fonds d’Appui et de développement de la presse (FADP) a pour mission d’appuyer la formation continue des journalistes et techniciens des médias et d’aider les entreprises de presse à consolider les emplois’’, a expliqué M. Bâ.
Ce dernier, qui parle également d’un modèle économique sénégalais en mutation, assure que l’Etat du Sénégal est pleinement conscient du contexte actuel des médias, lequel est marqué par le développement structurant des technologies de l’information et de la communication qui a un impact sur la collecte, le traitement et la diffusion. D’où l’engagement du gouvernement du Sénégal, par le biais du ministère de la Communication, des Postes et de l’Economie numérique à accompagner et soutenir les professionnels des médias dans la formation.
S’agissant justement de la formation, la Directrice du Cesti a plaidé pour une augmentation de la subvention allouée au Cesti pour la formation des journalistes et techniciens. ‘’Le Cesti, en tant qu’institut de formation en journalisme, a depuis quelques années accompagné l’Etat du Sénégal dans la formation continue des journalistes, grâce à la mise à disposition d’un budget initial conséquent. Cependant, il faut reconnaître, depuis trois ans, que ledit budget a été revu à la baisse. Cette baisse de la subvention ne facilite pas la prise en charge efficace et efficiente de la formation, alors que d’année en année, nous constatons une demande qui augmente’’, a plaidé Mme Cousson Traoré Sall.
Par ailleurs, la Directrice est revenue sur l’admission et la formation pendant 9 mois des 18 auditeurs du Fonds d’appui à la presse qui viennent de recevoir leurs parchemins. ‘’Ils ont été admis au Cesti, après une sélection minutieuse et objective de leurs dossiers de candidature ; laquelle sélection a été organisée en présence du représentant du ministre de la Communication, du président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse, du secrétaire général du Synpics, mais également en présence de professionnels aguerris’’. ‘’Les auditeurs ont subi une formation de qualité dont la conduite a été évaluée à mi-parcours. Ils ont été envoyés sur le terrain, à 270 km de Dakar, à Kabacoto, dans le département de Nioro, pour un séjour d’une semaine. Puis, ils ont été mis en situation pratique pendant deux semaines sous forme de session intensive’’, a renseigné Mme Cousson. Et pour répondre aux nouvelles exigences du métier, cette formation a été élargie au webjournalisme et à l’audionumérique.
Quant aux récipiendaires, issus de différents organes de presse de la place, ils sont au total 18 auditeurs dont 10 en radio et 8 en presse écrite. Au terme de leur formation, ils s’engagent à faire de ces propos de Louis Ervouet, ancien directeur de L’Ecole de journalisme de l’Ile, dans sa définition du journalisme, leur sacerdoce : ‘’Un journaliste est avant tout un médiateur, un réducteur d’ambiguïté, de méprise et d’erreurs, un destructeur de stéréotypes et d’idées reçues, un artisan du lien social. À la différence d’un engagement militant, tout à fait légitime par ailleurs qui continue à prendre parti, le journaliste est le tenant d’un engagement citoyen qui fait l’effort de se dépouiller de son passé, de ses a priori et déterminismes sociaux. La valeur du journaliste, c’est moins la valeur de ses connaissances, de ses idées que la valeur de sa posture, celle du professionnel qui suscite, anime et éclaire le débat social’’, a rapporté Mamadou Diop, représentant des auditeurs du Fonds d’appui à la presse.
MAMADOU YAYA BALDE