Le Grand Cadre n’est pas en reste dans la bataille engagée par les syndicats d’enseignants. Il décrète un débrayage le mardi 16 janvier prochain à 10 h, suivi d’une assemblée générale dans tous les établissements du Sénégal et une grève totale, le lendemain, du préscolaire au secondaire.
A la suite du Cusems, c’est au tour du Grand Cadre d’entrer dans le bal. L’organisation dirigée par Oumar Wally Zoumarou, en conférence de presse hier, dénonce ce qu’elle considère comme une ‘’attitude de défiance du gouvernement’’. Face aux journalistes, les enseignants ont décliné leur plan d’action d’avertissement. Ainsi, le mardi 16 janvier 2018, il est prévu un débrayage à 10 h, suivi d’une assemblée générale dans tous les établissements du Sénégal. Le lendemain, est prévu une grève totale, du préscolaire au secondaire.
Le Grand Cadre exige du gouvernement le respect des engagements pris devant les enseignants, les médiateurs et les khalifes généraux. ‘’Trop, c’est trop. Ce n’est pas une surenchère’’, fulmine Oumar Wally Zoumarou, qui souligne que les salaires des enseignants ont été ponctionnés. ‘’C’est scandaleux de travailler et de se retrouver avec le tiers’’, ajoute-t-il. Avant d’exiger, sans délai, la remise de toutes les sommes ponctionnées sur les salaires.
Le paiement de toutes les indemnités liées aux examens et la prise en charge correcte des préoccupations des enseignants sont aussi consignés dans le préavis de grève déposé le 24 novembre 2017. Ledit document fait la part belle aux accords signés le 17 février 2014 qui portent sur le respect du principe de la gestion démocratique des personnels enseignants, la diligence de la sortie du décret portant statut des élèves-maitres sortant des centres régionaux de formation du personnel enseignant, l’augmentation substantielle de toutes les indemnités allouées aux enseignants et surtout les indemnités de logement et d’enseignement.
Concernant le relèvement substantiel de la part allouée au préscolaire et à la petite enfance dans le budget de l’Education et la diligence dans la mise en place des crédits aux logements appelés ‘’prêts’’ à la Direction de la monnaie et du crédit, le Grand Cadre attend de l’Etat des réponses.
‘’Le gouvernement fait le mort’’
En outre, les syndicalistes souhaitent la fin de toutes les lenteurs administratives (sortie des actes, alignement indiciaire). Ils exigent le paiement de tous les rappels dus aux enseignants. ‘’Le gouvernement fait le mort. Pire encore, il se fait un malin plaisir de violer les accords de 2007, en refusant de payer aux enseignants les indemnités qui leur sont dues pour le compte des examens de l’année scolaire écoulée’’, révèle Oumar Wally Zoumarou. Ce dernier trouve que le ‘’gouvernement fait dans la provocation en ponctionnant abusivement les salaires des travailleurs en général et des enseignants en particulier. Le Grand Cadre rappelle que la suspension du mot d’ordre de grève, le dimanche 12 juin 2016 à Touba, à la demande des médiateurs dont les khalifes généraux, a amené le Grand Cadre à surseoir à toute action de grève durant plus d’une année. En agissant ainsi, ils ont voulu respecter la parole donnée. Et cela a permis au Sénégal de connaitre une année scolaire 2016-2017 sans perturbations. Mais ils regrettent que le gouvernement n’ait pas su profiter de cette accalmie pour remplir sa part d’engagements.
Le Saems appelle à la mobilisation
En écho à la conférence du Grand Cadre, le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems) a publié un communiqué qui évalue la situation qui prévaut dans le secteur de l’éducation et de la formation. Le syndicat a aussi décliné ses perspectives, suite à l’expiration de son préavis de grève. Ainsi, le Saems demande à tous les enseignants du Sénégal de se mobiliser pour faire face aux tentatives de négation des droits et acquis des travailleurs en général et des enseignants en particulier. Notamment, en observant un débrayage le mardi 16 janvier 2018 à partir de 9 h, suivi d’une assemblée générale dans tous les établissements du moyen secondaire. Une grève totale est décrétée le mercredi 17 janvier 2018.
A travers ce plan d’action, le Bureau exécutif national du Saems s’insurge contre le mutisme total du gouvernement et son manque de réaction durant le délai légal du préavis couvrant la période du 11 décembre 2017 au 11 janvier 2018. Il fustige les multiples manquements notés dans le secteur de l’éducation depuis le début de l’année scolaire 2017-2018. Ce qui augure, selon ces syndicalistes, de façon irréversible, des lendemains sombres pour le système éducatif, ‘’encore que, comme d’habitude, le gouvernement du Sénégal continue de renvoyer aux calendes grecques la matérialisation les accords signés avec les syndicats d’enseignants’’.
‘’Conformément aux dispositions des lois et règlements en vigueur dans notre pays, le Saems décide de lancer un plan d’action dès la semaine prochaine, pour protester contre les violations continues des droits des travailleurs et amener le gouvernement à apporter des réponses structurelles aux problèmes lancinants qui plombent l’évolution du secteur de l’éducation’’, souligne le communiqué.