La Cour d’assises de Dakar a condamné, mardi, l'Espagnol d’origine bolivienne, Mathias Sanguino Roman, à dix ans de travaux forcés pour trafic international de cocaïne.
Les faits pour lesquels Mathais Sanguino Roman comparaissait remontent au 24 août 2009. Ce jour-là, l’unité de lutte contre les stupéfiants de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCTRIS) a interpellé Mathias Sanguino Roman à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, en provenance de Barcelone à bord d’un vol de Turkish Airlines.
Il a été ensuite soumis au test urinaire qui s’est révélé positif à la cocaïne. Il va ainsi expulser 112 boulettes de cocaïne à l’hôpital.
Roman est placé sous mandat de dépôt le 1er septembre 2009 pour trafic international de cocaïne.
A la barre, l’accusé, âgé de 54 ans, marié et père de trois enfants, a souligné qu'il transportait de la drogue pour un Nigérian qu'il a rencontré dans un télécentre à Barcelone. ''J’avais auparavant quitté Barcelone pour aller récupérer la drogue en Bolivie’’, a-t-il fait observer.
‘’L’entreprise pour laquelle je travaillais était en faillite. Quand je l’ai rencontré, il a proposé de me mettre en rapport avec un ami qui pouvait me donner du boulot. Il m’a proposé de lui convoyer de la drogue de Bolivie à Dakar’’, a-t-il expliqué.
‘’J’avais refusé, dans un premier temps, pendant cinq mois mais quand j’ai eu un accident de la route et que je ne me suis trouvé sans le sou, J’ai finalement accepté le travail’’, a ajouté Mathias Sanguino Roman.
Son employeur devait, selon lui, payer 4.000 dollars (2 millions de francs CFA).
''Je devais amener la drogue en Afrique du Sud mais deux jours avant, ils m’ont appelé pour me dire que la destination c’était finalement Dakar. Une fois en Bolivie, le Nigérian m’a envoyé l’argent pour acheter un billet pour Sao Paulo. Et c’est de là-bas que je suis venu à Dakar’’, a-t-il rappelé.
‘’Je sais que c’est interdit mais j’étais trop dans le besoin. C’est maintenant que je me rends compte de la gravité des faits. Je vis dans la solitude totale en prison’’, a-t-il indiqué.
Dans ses réquisitions, l’avocat général Elhadji Gormack Tall a souligné que ''les faits d’une extrême sont clairs''. ‘’Les boulettes ont été analysées et la preuve scientifique est rapportée’’, a-t-il ajouté.
Il a requis dix ans de travaux forcés pour trafic international de cocaïne et une amende égale au triple de la valeur de la drogue.
Pour l'avocat de la défense, Me Mbaye Sène, son client ''n’est ni trafiquant ni transporteur mais juste un détenteur ‘’.
‘’Il est malade et souffre depuis cinq ans en prison. Il peut mourir à tout moment. Tous les anciens détenus avec qui il a eu à partager la chambre 42 sont venus me voir pour s’apitoyer sur son sort’’, a expliqué Me Sène.
La cour, après avoir délibéré, l'a reconnu coupable de trafic international de cocaïne et l'a condamné à dix ans de travaux forcés.