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Mondial 2018 - Mamadou Moustapha Faye, ancien international : ‘’Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas se qualifier’’
Publié le mercredi 10 janvier 2018  |  Enquête Plus
Mamadou
© Autre presse par DR
Mamadou Moustapha Faye ancien international sénégalais de football




Venu remettre un don au lycée Maurice Delafosse de Dakar où il a eu le bac, l’ancien international sénégalais de football, Mamadou Moustapha Faye, s’est prononcé sur sa vie actuelle et le prochain Mondial. Pour le joueur passé à Bastia, le Sénégal n’aura pas de raison de ne pas franchir le premier tour.



Entre Mamadou Moustapha Faye et la sélection de football du Sénégal, l’histoire d’amour est presque éternelle. Membre de la cellule de recrutement du Sporting Club de Bastia (France), l’ancien milieu de terrain des Lions suit de près l’évolution de la Tanière. ‘’Absolument ! Je suis sénégalais d’abord. Du coup, l’équipe nationale m’intéresse beaucoup comme tout Sénégalais. Je me réjouis de la performance qu’ils (les joueurs) ont réalisée pour se qualifier à la prochaine Coupe du monde’’, dit-il.

Le joueur qui a passé 11 saisons en Corse n’est donc ‘’pas du tout surpris’’ par le résultat. ‘’Sur le plan individuel, on a l’une des meilleures équipes africaines’’, estime-t-il. Pour celui qu’on appelle ‘’Doudou’’ en Corse, avec ce fort potentiel, le Sénégal n’a pas le droit de ne pas passer le premier tour, même avec Pologne, Colombie, Japon comme adversaires dans la poule H. ‘’Du moment que c’est la Coupe du monde, il n’y a pas de petite équipe. Du coup, c’est un groupe assez relevé. Il faut se battre. On a les moyens, la qualité pour réussir. Donc, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas se qualifier (pour le deuxième tour). Pourquoi avoir peur de ces équipes-là ? Sur le plan individuel, on ne craint personne. Il suffit juste de jouer en harmonie. Il y a de la place pour faire de bons résultats, il faut y croire’’, martèle-t-il avant d’ajouter : ‘’Mais il faudrait que la mayonnaise prenne. Dans ce cas, je pense qu’on pourra faire un bon parcours au Mondial (...) S’il faut arriver au stade de 2002, je signerais des deux mains’’.

‘’Il faut laisser à l’entraîneur le temps de travailler sur le long terme’’

Un jeu plus cohérent, beaucoup de Sénégalais en réclament. Toutefois, Faye essaie de comprendre la difficulté à bâtir une équipe qui puisse produire du spectacle. ‘’Ce n’est pas évident de rassembler plus de 25 joueurs pendant trois jours et de pouvoir mettre en place un système de jeu qui marche à merveille. Dans les clubs, ils se voient tous les jours et ils jouent le samedi. Mais ici, ils finissent les matches samedi ou dimanche et ils se retrouvent en sélection le mardi et le mercredi... Pour peaufiner une stratégie pour samedi, ce n’est pas évident’’, analyse-t-il. L’ancien joueur du GFCO Ajaccio privilégie le résultat. ‘’Même en jouant, comme ils le disent, mal, on gagne. Donc moi, je préfère jouer mal et gagner que de jouer bien et perdre’’, soutient-il en invitant tous à ‘’laisser à l’entraîneur le temps de travailler sur le long terme’’.

‘’Maintenant, les terrains sont devenus des propriétés des promoteurs immobiliers’’

Mamadou Moustapha Faye fait partie de cette génération qui n’a pas su laisser un souvenir, des empreintes indélébiles dans le foot sénégalais. ‘’Le football, à cette époque-là, était très mal organisé, d’autant plus qu’il y avait très peu de professionnels qui venaient (en sélection). Je pense qu’on était trois ou quatre et ce n’était pas évident du tout. Le contexte était différent, les moyens n’étaient pas là, la structure était plus locale qu’étrangère. Il y avait des failles mais ça n’a pas empêché qu’on fasse un quart de finale en Tunisie (Can 1994)’’, juge-t-il.

Justement, en parlant de moyens, il déplore que le pays ne dispose pas d’assez d’infrastructures. En tant que recruteur, il a du mal à repartir en Europe avec un grand talent : ‘’Je viens deux ou trois fois par an au Sénégal. C’est vrai qu’avant, il y avait plus de qualité. Mais maintenant, par manque d’aire de jeu, les gosses ont des soucis à jouer. Il n’y a pas de terrain de football ; du coup, la pratique se fait de moins en moins, malheureusement. Parce qu’à notre époque, on avait de la place pour jouer au foot. Maintenant, les terrains sont devenus des propriétés des promoteurs immobiliers, malheureusement. Il faut revoir ça et il n’y a pas de raison qu’on puisse déceler d’autres joueurs. Il faut des infrastructures d’abord.’’

‘’C’est par hasard que je suis tombé dans le ballon’’

Le natif de Dakar est revenu sur son destin de footballeur. ‘’Quand j’ai eu mon bac (en 1986), je ne voulais même pas traverser ce pont pour aller à la fac (de l’université de Dakar) parce que ce lycée m’a tellement marqué. Je suis allé à Marseille et c’est par hasard que je suis tombé dans le ballon’’, raconte-il. Mamadou M. Faye a porté les couleurs de ES La Ciotat (1986-1987) avant de rejoindre Bastia.

Après tout ce qu’il a vécu dans cet établissement d’enseignement secondaire, l’homme qui a fêté ses 50 ans le 31 décembre dernier a offert un don au lycée Maurice Delafosse, avec le partenariat de l’Exécutif corse. La cérémonie de remise a eu lieu hier. ‘’Je suis très, très attaché à ce lycée. Donc, à un moment donné, il fallait renvoyer l’ascenseur parce que dans ce lycée-là, ils m’ont appris à devenir homme. Je leur devais ça. Ce ‘’petit geste’’, comme il le décrit, est composé de 25 ordinateurs, des imprimantes et autres. ‘’Ça nous permet de mieux former, maintenant qu’on a ouvert des filières en BTS et Secrétariat bureautique’’, précise Cheikh Fall, prof en Technique d’expression et communication (TEC). Le président de l’Amicale des professeurs, Abdourahmane Ndiaye, salue le patriotisme, la bonté et la générosité de Mamadou M. Faye qui vont ouvrir la voie de la réussite.

Adama Coly
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