L'architecte Ousseynou Faye, qui revendique la paternité de la maquette du siège de l'Apr, va saisir d'une plainte l'Ordre des architectes, ce lundi, pour dénoncer une concurrence déloyale présumée de son confrère, Abou Émile Diouf.
Ce dernier est présenté comme l'architecte ayant conçu la maquette du siège du parti présidentiel, qui sera érigé sur 2000 m2 à Sotrac-Mermoz. Dans une note, reprise par Le Témoin et que nous vous proposons in extenso ci-dessous, Faye demande à l'Ordre de trancher ce différend.
La commande de Mor Ngom
"Dès son élection à la magistrature suprême, en mars 2012, le nouveau président de la République, M. Macky Sall, par ailleurs responsable moral de l'Apr, avait exprimé sa volonté de se doter d'un nouveau siège moderne. C'est en novembre 2012 que M. Mor Ngom, responsable politique à l'Apr, par ailleurs ministre des Infrastructures d'alors, avait pris contact avec nous de la part de son président de parti pour réfléchir sur la faisabilité d'une telle opération.
Les écueils
"Durant nos différentes rencontres, M. Ngom nous faisait souvent part des difficultés rencontrées pour trouver un terrain et également se souciait sur le mode de financement du projet. C'est à partir de ce moment que nous avons opté pour une souscription participative, inclusive mettant ses amis, alliés et partenaires…, à contribution financière ou nature et en toute transparence.
"Qui ne dit mot consent"
"Après avoir réglé ces deux contraintes majeures, élaboré le programme, conçu les études préliminaires et l'avant-projet sommaire APR, nous avions transmis l'ensemble des dossiers au président de l'Apr par le biais de M. Mor Ngom. Nous vous signalons que d'autres responsables politiques de l'Apr ont aussi reçu le dossier et aucune objection ne nous a été faite jusqu'à ce jour. Voilà M. le président (de l'Ordre des architectes, Ndlr), comment les faits se sont déroulés jusqu'au jour où nous avons appris par voie de presse que le projet du nouveau siège de l'Apr serait entre les mains d'un autre confrère, Abdoulaye Émile Diouf, qui a plagié l'ensemble de notre dossier en piétinant tous les bons procédés qu'exigent les principes et la tradition de notre corporation.
Risque de collusion
"Nous aimerions que le Conseil se penche sur les risques de collusion et d'intelligence dus à la position de l'épouse d'Abdoulaye Émile Diouf, architecte des Palais de la République du Sénégal qui mène plusieurs activités d'architecte, alors que celles-ci doivent être distinctes et indépendantes (ex : conception de cités religieuses et autres). Le bureau d'architecture du palais a pour mission de gérer l'entretien et la maintenance du palais et des résidences secondaires du président de la République. Au regard de ces manquements, qui constituent des fautes évidentes, nous venons demander au conseil de l'Ordre de trancher le différend qui nous oppose au confrère Abdoulaye Émile Diouf."