La décision de la Mauritanie de fermer sa frontière, consécutive à l’apparition de la fièvre Ebola en Guinée, constitue un véritable frein à l’activité des piroguiers de Matam, spécialisés dans le transport de personnes et de marchandises entre les deux rives du fleuve Sénégal, affirme Mamadou Diop, un de leurs responsables.
M. Diop a préconisé, en lieu et place de la fermeture de la frontière, des mesures autrement plus souples, qui favoriseraient la poursuite de leur activité en mettant fin à ce "blocage" de fait qui leur ôte le pain de la bouche.
"Cette décision nous pénalise parce que nous tirons l’essentiel de nos revenus du transport de personnes et de marchandises entre les deux rives du fleuve Sénégal", déclare-t-il à l'APS, au nom de ses collègues.
"Avec les navettes que nous faisons entre les deux rives du fleuve Sénégal, il nous était possible de gagner plus de 6000 francs CFA par jour", ajoute-t-il, avant de prédire : "Cette fermeture va engendrer beaucoup de difficultés".
"Les Mauritaniens viennent chaque jour à Matam pour écouler certains de leurs produits. De même, les Sénégalais se rendent quotidiennement de l’autre côté du fleuve non seulement pour s’approvisionner en denrées alimentaires mais aussi pour des consultations dans certains districts de la Mauritanie", fait-il observer.
"Or, actuellement, on constate que des Mauritaniens sont bloqués à la frontière, faute d’embarcation pouvant les transporter de l'autre côté du fleuve. On se demande quand la situation sera débloqué", souligne-t-il.
"On lance un appel aux autorités sénégalaises de négocier avec leurs consoeurs mauritaniennes à l'ouverture de la frontière en adoptant d'autres solutions plus souples que celle qui a été prise actuellement", déclare-t-il.
"La solution que je propose aux autorités sénégalaises et mauritaniennes enfin de soulager les populations est de surveiller la frontière en vaccinant tous les candidats qui désirent traverser", dit-il.