La taxe de 40FCFA à l’exportation sur le kilogramme d’arachide, soit environ 20% des prix intérieurs actuels, vient d’être suspendue provisoirement par le gouvernement, afin d’agir sur la demande et d’infléchir sur la baisse tendancielle des prix, défavorable au producteur.
La baisse tendancielle des prix sur le marché par rapport au prix de référence de 210 CFA le kilogramme, provient de l’existence, cette année, d’un surplus de production, sur les besoins de consommation interne. Si l’on considère les besoins des industries de trituration d’arachide qui ont connu ces dernières années une nette reprisse des activités et des besoins pour l’auto consommation dans le marché diffus, le surplus de production pourrait être estimé à plus de cinq cent milles tonnes d’arachide pour une production exceptionnelle d’un million quatre cent milles tonnes , au cours de la présente campagne agricole ; C’est dire, qu'il y avait un effort à faire vers l’équilibre des marchés et d’éviter ainsi les méventes ou la baisse drastique des prix aux producteurs , annihilant les revenus de la majorité des travailleurs sénégalais que sont les paysans .
Il s’y ajoute que la facilitation du placement du surplus sur le marché international permet une rentrée de divises et améliore la position internationale du Sénégal. L’instrumentation de la politique fiscale par ce biais, constitue, en effet, un moyen de régulation efficace du marché en favorisant l’accroissement de la demande sur ce bien, consécutivement à une campagne agricole exceptionnelle, cette année au Sénégal.
En vérité, lorsque, les conditions du marché intérieur et international se modifient, il est naturel pour un gouvernement attentif et responsable, de procéder à des ajustements nécessaires pour piloter sans péril le navire au gré des vagues, contrairement à une certaine opposition vindicative qui surfe sur des considérations politiciennes et crypto personnelles, à l’antipode de l’objectivité ou de la scientificité .Comment, devant une telle mesure salutaire, du reste conjoncturelle, une certaine opposition puisse parler de rétropédalage, de tâtonnement ou d’absence de vision à l’image de Malick Gakou ?
La question essentielle et préalable qu'’on devrait se poser est de savoir pourquoi antérieurement, les autorités étatiques avaient instauré la taxe à l’exportation sur l’arachide ?
La vision justement, c’est de faire du secteur, le moteur de la croissance dans notre pays, constituant de ce fait, un domaine stratégique à protéger au moyen, entre autres, de la politique fiscale. Or , le secteur agricole qui polarise la majorité du monde du travail ,dépend plus d’aléas climatiques ,en ce qui concerne particulièrement l’arachide ,que toute autre contrainte relevant des surfaces arables, des intrants et de la technologie.
Les campagnes précédentes ont rarement atteint le million de tonnes et, dans la plus part des cas, les productions suffisaient peu ou prou à couvrir les besoins intérieurs pour l’auto consommation et pour les industries de transformation .Fallait – il rester les bras croisés devant une situation de sous production intérieure et d’insuffisance d’offre qui explique la prise de mesures protectionnistes devant la présence de demandeurs chinois dans notre pays , faut’ il également rester les bras croisés devant une situation contraire où les contextes sont plus favorables ;Que non !
L’instauration d’une taxe à l’exportation est stratégique et de portée générale ; Elle traduit la volonté politique de protéger un secteur hautement stratégique pour une croissance endogène et auto centré ; toutefois si les conditions du marché l’exigent, comme c’est le cas aujourd’hui, une suspension de la taxe dans le cadre d’un ajustement est nécessaire, tout en sachant que demain, les aléas climatiques pour une culture sous pluie essentiellement, pourraient être défavorables. Aussi, faudrait-il entrevoir que la détaxation à l’exportation sur l’arachide n’est que provisoire, en attendant une meilleure de l’eau dans notre pays pour amoindrir l’impact des variables aléatoires dans les processus productifs.
Il ne s’agit pas d’une annulation de la taxe pour évoquer grossièrement un rétropédalage de la part d’une certaine opposition, mais, il s’agit de l’application provisoire d’une bonne mesure suspensive de politique économique suivant la conjoncture, pour dire, que c’est l’exception qui confirme la règle.