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Omission des revendications: Silence inquiétant !
Publié le mardi 2 janvier 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DR
Le président de la République Macky Sall a fait son adresse à la Nation à l`occasion de la fin de l`année




Avoir des infrastructures à l’école est bien, mais faudrait-il qu’il y ait des enseignants pour dispenser des cours. Voila en substance la réaction des acteurs de l’école qui s’étonnent de l’absence du volet social dans le discours de fin d’année du Président Macky Sall.

Dans son adresse à la Nation, le chef de l’Etat a confirmé qu’en ce qui concerne l’école, les efforts de son régime sont plus orientés vers l’infrastructure. Macky Sall, tout en rappelant quelques projets existants, a annoncé d’autres en cours, particulièrement la résorption des abris provisoires par ‘’la construction et l’équipement de 6 400 salles de classe et 4 730 blocs administratifs’’. Seulement, le chef de l’Etat semble avoir oublié un volet important, le front social. Il n’y a pas eu un seul mot sur ce point. Aujourd’hui presque tous les syndicats représentatifs dans le secteur de l’Enseignement ont déposé un préavis de grève. Pourtant, Macky Sall n’a pas jugé nécessaire d’aborder cette question dans son discours. De ce fait, même si certaines annonces rassurent, ce silence inquiète davantage les acteurs de l’école.

Président de l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees), Abdoulaye Fané se réjouit de la fin prochaine des abris provisoires. ‘’Nous saluons les efforts à venir. Il faut que ces abris dits provisoires soient réellement provisoires et non permanents. Nous nous félicitons de cela, mais nous attendons de voir’’. Cheikh Mbow le coordonnateur de la Cosydep lui aussi se réjouit de la place faite à l’éducation ainsi que des engagements. ‘’Le point lié aux abris provisoires est important. Il faut régler cette question. Mais nous restons vigilants pour suivre la mise en œuvre, car une chose est de promettre et une autre de réaliser’’, se veut-il prudent.

Le Secrétaire général du Sels/Authentique quant à lui voudrait bien que Macky Sall précise la provenance des ressources. Souleymane Diallo souligne que l’Etat a besoin de 48 milliards de F CFA pour la résorption des abris provisoires. Il invite donc le Président à dire dans quel budget cette ligne est inscrite.

Par ailleurs, bien que se réjouissant de ces efforts sur l’infrastructure, les acteurs de l’Ecole ne sont pas pour autant moins préoccupés. M. Fané estime qu’il y a une question urgente qui mérite une réponse urgente de la part du chef de l’Etat. ‘’Présentement, ce qui importe le plus, c’est le climat social qui risque de perturber l’école. Juste après les fêtes de Noël, il se pourrait que tous les syndicats aillent en grève. Les gens ont été étonnés que la question des revendications n’ait pas été abordée’’, souligne-t-il. Abdoulaye Fané pense que c’est bon d’avoir des salles de classe, mais faudrait-il qu’il y ait un personnel qui a le cœur à l’ouvrage. ‘’On a beau construire, si l’enseignant, le premier intrant, n’est pas motivé, on va droit au mur’’.

‘’Il n’a jamais aimé les enseignants’’

Ce constat est le même du côté de la société civile. Comme Abdoulaye Fané, Cheikh Mbow le coordonnateur de la Cosydep a constaté lui aussi que le social n’a pas été directement évoqué par le Président Sall. ‘’Nous osons croire que ce n’est pas une question qu’il ignore. Nous pensons qu’il doit donner des instructions pour le volet humain sans lequel il ne pourrait y avoir un espace apaisé pour qu’il y ait des résultats’’, dit-il. Cheikh Mbow pense que le gouvernement a toutes les cartes en main pour éviter les perturbations. Pour lui, la solution consiste à solder le passif. Ce qui veut dire qu’il faut des actes et des négociations, afin de fixer un nouvel échéancier qu’il faudra respecter. Parlant justement de pourparlers, Fané propose à ce que les parents d’élèves et la société civile soient non pas des médiateurs, mais des arbitres.

Quant à Souleymane Diallo, il ne se fait plus d’illusion. Le patron du Sels/Authentique pense que c’était l’occasion pour le Président de réaffirmer sa volonté de respecter ses engagements. A condition qu’il ait de la considération pour les enseignants. ‘’De toute façon, il ne nous a jamais aimés. Lorsqu’il était Premier ministre, il nous a traités d’assassins. Devenu Président, il fait dans la démagogie’’, dénonce-t-il. Selon lui, l’Ecole n’est pas une priorité pour le gouvernement, la seule préoccupation du chef de l’Etat étant un second mandat.

La commercialisation zappée

Les paysans ne diront certainement pas que l’agriculture est l’une des grandes priorités du régime actuel. Malgré toutes les difficultés de commercialisation de l’arachide, Macky Sall a royalement ignoré cette question dans son adresse à la Nation. La campagne a officiellement démarré depuis le 1er décembre. Plus d’un mois après, les paysans ne savent toujours pas quoi faire de leur production, faute d’acheteurs. De sorte qu’à la place de la culture de rente, ce sont les productions vivrières (mil et maïs) et du foin qui sont vendus. Pour une activité qui concentre plus de la moitié de la population, l’occasion était peut être belle de revenir sur la question et d’annoncer (comme dans d’autres secteurs) des mesures concrètes devant permettre l’écoulement des graines sans trop de difficulté et dans le respect du prix fixé.
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