Les quotidiens parvenus mardi à l’APS traitent principalement de l’impact des prochaines consultations électorales sur les relations entre partis politiques, en même temps qu’ils tendent à accorder à nouveau un réel intérêt à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et à la traque des biens présumés mal acquis.
‘’La guerre des locales aura bien lieu’’ entre le Parti socialiste (PS) et l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), deux des formations de la coalition Bennoo Bokk Yaakar (BBY) qui regroupe le parti présidentiel et ses alliés. ‘’À Podor, Macky envoie Racine Sy déboulonner Aïssata Tall Sall’’, informe le journal.
Le journal évoque une possible confrontation entre ces deux partis, dans cette commune du nord du Sénégal. Il parle surtout d’un duel entre ‘’le maire sortant Aïssata Tall Sall et l’homme d’affaires Mamadou racine Sy qui devrait conduire la liste de l’APR aux élections locales.’’
‘’Macky Sall qui a longuement reçu l’homme d’affaires, compte sur lui pour arracher la mairie des mains du porte-parole’’ de la formation socialiste, dirigée par Ousmane Tanor Dieng, jusque-là considéré comme l’un des soutiens politiques les plus affirmés du président de la République Macky Sall.
‘’La recomposition du champ politique qui se profile de plus en plus, à moins de 90 jours des élections locales et surtout en perspective de la présidentielle de 2017, risque d’agrandir davantage le fossé qui existe aussi bien entre pseudo-alliés qu’entre adversaires déclarés’’, note Sud Quotidien.
Pendant ce temps, le président de la République, secrétaire général de l’APR, ‘’s’encombre de la GC (Génération du concret)’’, le mouvement de l’ancien ministre Karim Wade, relève Le Quotidien en allusion à l’arrivée au sein du parti présidentiel de figures politiques du régime de son prédécesseur Abdoulaye Wade.
Il s’agit principalement des anciens ministres Innocence Ntap Ndiaye, Kalidou Diallo et Awa Ndiaye, dont le dossier judiciaire, relatif à des fautes de gestion présumées, pourrait être rangé dans les tiroirs, avec son adhésion à l’APR, laisse entendre le journal.
‘’Épinglée par les audits, notamment dans l’achat de cuillères, entre autres, à un prix exorbitant, Awa Ndiaye a eu la bénédiction de Macky Sall pour travailler à ses côtés, quel sort pour son dossier ?’’, s’interroge Le Quotidien.
Enquête également est d’avis que ‘’Macky (Sall) recycle à fond’’, estimant que ‘’Awa Ndiaye est la goutte de trop’’ de la transhumance vers le parti présidentiel dont certains responsables comme le député Moustapha Diakhaté redoutent un retour de bâton du peuple.
‘’En recevant sans arrêt les transhumants au palais, publiquement ou en cachette, le président de la République perpétue une pratique décriée par les Sénégalais, dans le silence le plus absolu, et ne semble point se soucier des qu’en-dira-t-on’’, analyse Enquête.
Aussi, la députée Awa Niang, deuxième questeur de l’Assemblée nationale et responsable de l’APR, déclare-t-elle vouloir s’opposer à la venue de Awa Ndiaye au sein de la formation présidentielle, dans des propos rapportés par La Tribune. Cette position peut se comprendre, si l’on prend compte la manchette du quotidien Le Populaire présentant Awa Ndiaye comme ‘’la face hideuse de la transhumance’’.
En plus des sujets politiques, des thématiques relatives à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) sont également très en vue dans la livraison du jour des quotidiens dont L’As.
Ce journal se fait l’écho de la dernière sortie des avocats de l’ex-sénatrice libérale Aïda Ndiongue, visée pour enrichissement illicite présumée, dans le cadre de procédures autorisées par la CREI. ‘’Les avocats chargent Demba Kandji et démontent Alioune Ndao’’, procureur spécial de la CREI, rapporte le journal.
De son côté, l’avocat Me Doudou Ndoye, ancien ministre de la Justice, estime à la Une du Populaire que la CREI est ‘’un mort-vivant’’. ‘’C’est moi, ministre de la Justice, de 1983 à 1986, qui ai pris la responsabilité de présenter à l’Assemblée nationale une réforme qui a supprimé totalement la CREI’’, rappelle Doudou Ndoye.
Cette juridiction d’exception a été ensuite réactivée par le pouvoir de Macky Sall, dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis visant jusque-là de nombreux dignitaires du régime de son prédécesseur Abdoulaye Wade, dont le fils, Karim, a été inculpé et écroué depuis un an dans ce cadre.
Justement, L’Observateur annonce que Abdoulaye Wade et Syndiléy, sa fille, ‘’déclenchent l’opération +sauver Karim+’’, à deux semaines de la date butoir de la deuxième mise en demeure de l’ancien ministre d’Etat, sommé de justifier l’origine licite de sa fortune estimée à plus de 500 milliards de francs CFA.
‘’La CREI suspecte des rencontres secrètes entre Wade et certains responsables du PDS’’, le parti démocratiques sénégalais, la formation de l’ancien président. Ils mettraient ‘’tout en œuvre’’ pour assurer la défense de Karim Wade.
Le Soleil s’intéresse à la visite en Allemagne du chef de l’Etat Macky Sall, en titrant : ‘’L’Allemagne et le Sénégal veulent renforcer leur coopération’’. Le journal ajoute que dans cette perspective, les Sénégalais ont été ‘’invités à attirer les investisseurs allemands’’. La vérité, ajoute Libération, c’est que les relations commerciales entre l’Allemagne et le Sénégal ‘’sont sous-développées’’.