Le maire de Dakar Khalifa Sall, emprisonné et jugé pour "détournement de fonds publics", a été "exclu" samedi du Parti socialiste pour "violences et indiscipline", a-t-on appris auprès de cette formation, associée à la majorité présidentielle.
Khalifa Sall, un opposant au président Macky Sall emprisonné depuis mars, est "définitivement exclu" de ce parti avec 64 autres personnes, a affirmé à l'AFP le député-maire Abdoulaye Wilane, membre du Bureau politique du PS.
Cette instance leur reproche notamment "des actes de violences graves, une indiscipline caractérisée, un refus systématique de respecter les règles" du parti et "des activités politiques concurrentes et parallèles" à celles du PS.
L'avocate et députée Aissata Tall Sall, ancienne ministre, une figure de la vie politique au Sénégal, fait également partie des exclus.
"Cette décision (d'exclusion) est nulle et non avenue. Je n'ai jamais été convoqué pour être entendu", a réagi l'un des exclus, Bamba Fall, sur la radio Futurs médias (RFM, privée).
Khalifa Sall, maire central de Dakar depuis 2009, est jugé depuis le 14 décembre pour "détournement de fonds publics". Son procès a été renvoyé à son ouverture au 3 janvier.
Il est accusé avec d'autres collaborateurs de dépenses "non justifiées" de plus de 2,7 millions d'euros prélevés pendant plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de la mairie, ce qu'ils nient.
Considéré comme un probable candidat à l'élection présidentielle de 2019 contre Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, s'il peut se présenter, le maire de Dakar a été élu député aux législatives du 30 juillet, malgré sa détention. L'Assemblée nationale a levé le 26 novembre son immunité, ouvrant la voie à un procès.
Ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du PS, membre de la coalition présidentielle, des soupçons rejetés par les responsables du pouvoir.
Khalifa Sall a présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014. Il a ensuite multiplié les critiques contre la coalition présidentielle, appelant notamment à voter non au référendum constitutionnel du 20 mars 2016.
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