Les milliards recouvrés dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis entretiennent la polémique sur ce sujet qui revient ainsi de plus belle au-devant de l’actualité, après la sortie de l’ancienne Première ministre Aminata Touré.
Actuelle envoyée spéciale du chef de l’Etat, Mme Touré, aux affaires au moment du déclenchement de la traque des biens présumés mal acquis, a dernièrement déclaré que 200 milliards de francs CFA ont été recouvrés dans le cadre de procédures visant les personnes mis en cause.
Chiffre contesté dans le camp du pouvoir et par le gouvernement en particulier, ce qui amène Walfquotidien par exemple à relever les "contradictions" au sommet de l’Etat sur cette question.
"L’argent qui proviendrait de la traque des biens mal acquis sème le trouble dans le camp présidentiel. Dans un communiqué, note le journal, le gouvernement rajoute à la confusion en parlant de 152 milliards 984 millions 119.934 francs CFA, loin des 200 milliards annoncés par l’ancien ministre de la Justice", Aminata Touré en l’occurrence.
Selon le quotidien l’As, Aminata Touré "minimise la différence entre les 152 milliards avancés par le gouvernement et les 200 milliards qu’elle avait annoncés".
"Pour l’envoyée spéciale du président de la République, écrit ce quotidien, le gouvernement a mis fin à cette +fausse polémique entretenue par des individus qui doivent répondre de leurs actes de pillage des deniers publics+".
Il y a que Birahim Seck du Forum civil n’en démord pas, qui "démolit le pouvoir" selon Vox Populi. "Aucun montant figurant dans le communiqué du gouvernement ne provient de la traque des biens mal acquis", dit-il à la Une de ce journal.
M. Seck ajoute que le gouvernement "ne parle pas de 37 milliards de DPW annoncés par Aminata Touré", avant de se poser la question suivante : "Est-ce une diffusion de fausses nouvelles ou bien les 12 milliards 400 millions sont plaqués quelque part ?"
Le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), dont plusieurs responsables étaient visés par la traque des biens présumés mal acquis ou le sont encore, en remet une couche en demande l’institution d’une commission d’enquête parlementaire sur la question.
"La sortie du gouvernement sur les montants exacts des sommes recouvrées dans le cadre de la traque des biens dits mal acquis n’agrée nullement le Parti démocratique sénégalais (PDS)", rapporte Sud Quotidien.
Il ajoute qu’en "réponse à l’annonce du régime de Macky Sall, le premier parti de l’opposition demande la mise en place sans délai d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur la réalité des déclarations en question et sur les montants effectivement recouvrés par l’Etat".
L’Observateur, pour sa part, s’autorise une réflexion prospective sur l’avenir de l’ancienne Premier ministre Aminata Touré, qui serait rejetée par les responsables de sa base politique à Kaolack (centre) et désavouée par le gouvernement au sujet des sommes recouvrées dans la traque des biens présumés mal acquis.
"+Ejectée+ du gouvernement depuis 2014, +bûchée+ à Grand-Yoff après les élections locales de 2014, l’ancien Premier ministre Aminata Touré est, depuis une dizaine de jours, sous le feu des projecteurs", observe ce journal.
Il estime que le démenti du gouvernement sur les sommes avancées par Mme Touré "met l’envoyée spéciale du chef de l’Etat dans une situation inconfortable", au point pour le journal de poser la question de savoir si cette dernière sera par la suite "à l’aise pour se mouvoir dans l’Alliance pour la République (APR) et dans l’appareil d’Etat".
Le Soleil et Le Quotidien s’intéressent à des sujets d’un tout autre ordre, le premier évoquant un "record historique" concernant la production horticole du Sénégal, avec 100.000 tonnes exportées.
Le journal Le Quotidien revient pour sa part sur le bilan de l’année 2017, marquée selon le journal par des drames, dérives, des contestations, exploits et espoirs, illustrant sa Une d’une image représentant notamment les deux précédents khalifes généraux de la tidjanya, Serigne Cheikh Tidjane Sy et son frère Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, tous deux rappelés à Dieu en 2017.