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Participation au dialogue politique: Les huit conditions de l’opposition significative
Publié le vendredi 29 decembre 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© aDakar.com par DF
Le Premier ministre devant les députés
Dakar, le 6 décembre 2017 - Le Premier ministre a fait sa déclaration de politique générale devant les députés à l`Assemblée nationale. Le chef du gouvernement a fait face aux parlementaires durant plus de 11 tours d`horloge. Photo: Me Madické Niang, président du groupe parlementaire de l`opposition




Les opposants sont dans les dispositions à s’asseoir à la table des négociations.

Ils exigent seulement la prise en compte de leurs doléances qui, d’après eux, permettront d’avoir à l’avenir des scrutins transparents et libres.

L’opposition dite significative n’a pas fermé hermétiquement la porte du dialogue politique. Le Pds, Aj, Tekki, Pastef, Act, ainsi que tous les autres partis de l’opposition et la société civile sont disposés à rejoindre la table des négociations à condition que le gouvernement accède à leurs doléances. Et pour montrer leur bonne foi et leur disposition à s’asseoir à la table des négociations, les opposants ont donné la primeur de leurs conditions au président de la République. «Avant de le rendre public, le document a été envoyé au chef de l’Etat par politesse», explique le député Mamadou Lamine Diallo. L’opposition qui considère que les élections législatives du 30 juillet dernier ont été les «plus catastrophiques» de l’histoire politique du Sénégal, une «mascarade sans précédent», exige la séparation du vote des militaires et des civils comme cela se faisait par le passé. Cette séparation permettra d’éviter, selon le député Mamadou Lamine Diallo, les nombreux ordres de mission qui ont «faussé» le résultat des élections législatives du 30 juillet, notamment dans la capitale, Dakar.

L’opposition radicale exige un code électoral expurgé notamment des «modifications honteuses introduites subrepticement» par le gouvernement tout juste avant les élections pour «sécuriser la fraude électorale», mais aussi l’audit indépendant du processus électoral et la publication des listes électorales au plus tard avant le mois de juillet 2018 car la révision des listes démarre au mois de janvier de la nouvelle année.

Le Pds, Aj, Tekki, Pastef, Act, ainsi que tous les autres partis de l’opposition et la société civile qui disqualifient la Cena, exigent la création d’une Haute autorité indépendante de l’Administration, pour jouer le rôle de régulateur de la démocratie, vu la «faillite» définitive de l’actuelle Cena depuis le jour où elle a servi de supplétif au gouvernement en servant de faire-valoir pour modifier la loi électorale en pleine campagne électorale et vu la «partialité et l’incompétence maintes fois constatées» du ministère de l’Intérieur ;

Les opposants exigent aussi la nomination de juges indépendants en lieu et place du Conseil constitutionnel pour la proclamation des résultats. La plus haute juridiction est accusée, avec la Cena, d’avoir modifié la loi électorale pendant la campagne électorale, alors que le protocole additionnel de la Cedeao sur le processus électoral interdit toute modification de la loi constitutionnel six mois avant le scrutin. «Si nos conditions sont satisfaites, nous irons à la table des négociations et nous espérons avoir un consensus minimal acceptable par tous les partis politiques», souligne Dialo Diop. «Il y a un problème sérieux de confiance avec un homme qui ne respecte pas sa parole et qui ne fait jamais ce qu’il dit», renchérit le député Ousmane Sonko, ajoutant qu’ils ne veulent pas d’un président de la République qui ne choisit que ce qui l’arrange comme il l’a fait avec les propositions de la commission nationale de réforme des institutions (Cnri) dirigée par Amadou Makhtar Mbow. Cette opposition a refusé de prendre part au dialogue national, elle rejette également la nomination du diplomate Seydou Nourou Dia à la tête du comité pour le dialogue politique.
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