Mouhamadou Makhtar CisséLe ministre délégué chargé du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, a révélé que 149 milliards de FCfa ont été inscrits dans le budget de 2014 rien que pour assurer des dépenses sociales.
Dans la dynamique de la série des tables-rondes qu’il organise, depuis quelques jours, sur le bilan d’étape du président Macky Sall, le groupe parlementaire «Bennoo bokk Yaakaar» a organisé, hier, une rencontre sur les efforts de redressement de la croissance économique et de l’attractivité de l’environnement des affaires. Au cours de ce panel, le ministre délégué en charge du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, a rappelé le penchant social du gouvernement du Sénégal qui s’est manifesté par l’inscription de 149 milliards de FCfa dans le budget 2014. Cette option s’explique, selon M. Cissé, par le fait qu’il y a beaucoup de Sénégalais en situation difficile et qui ne peuvent pas attendre les fruits des réformes enclenchées. «L’horizon du développement n’est pas un horizon de court terme. Les réformes ne peuvent nous donner la croissance durable qui va enclencher notre émergence que sur le long terme. Mais, en même temps, nous avons des impératifs d’urgence qu’il faut satisfaire. Car, au moment où l’on parle d’émergence et de Pse, nous avons une attention particulière pour ces Sénégalais qui ne peuvent pas attendre, qui ont des besoins à satisfaire.
« Tirer ceux qui sont au bas de l’échelle sociale »
Il faut s’en occuper, car ils ne peuvent pas attendre les fruits de ce plan de développement qui est long », a ajouté Mouhamadou Makhtar Cissé, justifiant ainsi la forte connotation sociale du budget de 2014.
Ces 149 milliards de FCfa réservés au social permettent de prendre en charge les subventions de l’électricité à hauteur de 80 milliards de FCfa, et du gaz à hauteur de 12 milliards de FCfa, les bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle, les aides et secours et aides scolaires, etc. « Nous avons une société divisée en deux entités, une société duale. Dans une telle situation, si l’on ne fait pas l’effort de tirer ceux qui sont au bas de l’échelle, la société risque de casser. C’est cela le grand enjeu, le grand défi. D’autant plus que la plus importante composante de cette population est jeune », a ajouté le ministre délégué chargé du Budget. Toutefois, à côté de cette politique sociale, M. Cissé a soutenu que le président de la République et son gouvernement ont décidé d’opter pour une politique de rupture visant à booster la croissance. Car, a-t-il ajouté, ce statu quo dans lequel était empêtré le Sénégal depuis les indépendances n’était plus acceptable. « C’était soit on reste dans la situation qui est la nôtre et l’on ne produira pas assez de richesses, soit on changeait de paradigme. Nous avons choisi la deuxième option. Avec la moyenne de 3 % de croissance et une population qui croît autant, on ne peut pas prétendre réduire la pauvreté au Sénégal », a dit le ministre délégué chargé du Budget. D’où la pertinence de la mise en place du Pse. Les autres panélistes, à savoir le ministre de la Promotion des investissements, Diène Farba Sarr, le ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly, le directeur général du quotidien Le Soleil, Cheikh Thiam, ainsi que le représentant du secteur privé, Baye Ibrahima Diagne, et le patron du magazine économique Réussir, Baye Dame Wade, ont, par leurs contributions, participé à rehausser le niveau des débats.