Les pays de la région ouest-africaine doit convenir de normes communes en matière d’importation de véhicules d’occasion, pour éviter d’exposer les populations à des "produits nocifs" et polluants, a plaidé, mercredi, à Dakar, Boubacar Mbodj, conseiller spécial à la présidence de la République, en charge de l’environnement et des énergies renouvelables.
"Si on a une politique commune émanant du trafic, alors que l’on n’a pas les mêmes normes chez nos voisins, cela ne servirait à rien", a-t-il souligné dans un entretien avec des journalistes, en marge d’un atelier d’échanges sur les réalisations du projet de suivi de la qualité de l’air dans le cadre du PATMUR, le Projet d’appui au transport et à la mobilité urbaine.
"Près de 400 gros porteurs circulent par jour sur la RN1. L’essentiel d’entre eux, provient de la sous-région", a fait valoir M. Mbodj, selon qui il faut une réflexion au niveau sous-régional pour édicter des normes communes, notamment au sein de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
"L’air n’a pas de frontière, car l’épisode de la poussière qui sévit présentement vient du désert" à travers des pays comme la Mauritanie, l’Algérie, le Mali et "un peu plus haut", a-t-il dit.
"Nous sommes en alerte rouge et au niveau des hôpitaux, on va se rendre compte que les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, d’asthme et d’autres pathologies, sont les plus consultées", affirme Boubacar Mbodj.
"Aujourd’hui, il urge de réfléchir à l’industrie de l’automobile, car le principe pollueur-payeur doit être consacré. Nous devons pousser les industriels à concevoir des véhicules propres au niveau de l’Afrique de l’Ouest", a-t-il proposé.
Les voitures de type diesel, qui émettent du dioxyde d’azote, contribuent "fortement à la détérioration de la qualité de l’air", a-t-il indiqué, en signalant que selon des statistiques, "près de 12 000 mètres cubes d’air sont inhalés chaque jour et par personne".
Or, a ajouté le conseiller à la présidence de la République, l’air ainsi inhalé comporte des particules fines, ce qui fait que "les poumons seront touchés nomment chez les personnes âgées et les enfants".
Aussi faut-il selon lui "ériger des règles communes au niveau sous-régional".