Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont battu le macadam hier, vendredi 22 décembre, pour réclamer le paiement des bourses et la réouverture des restaurants. Tout en se heurtant aux forces de l’ordre.
Les étudiants ont de fait guerroyé avec les forces de l’ordre hier, vendredi 22 décembre. L’université Cheikh Anta Diop de Dakar a renoué ainsi avec la violence. Le retard du paiement des bourses a été l’origine de ce face-à-face entre les forces de l’ordre et les étudiants. Ces derniers revendiquent le paiement des bourses qu’ils n’ont pas perçues depuis le début de l’année académique 2017-2018.
Ainsi, Saidou Bâ, étudiant en deuxième année au département de Lettres Modernes, donne son témoignage en ces termes : « nous n’avons pas reçu nos bourses jusqu’à présent. Cette situation est déplorable. Il y’a des étudiants qui habitent au fond du Sénégal et qui doivent rentrer pour les fêtes. L’Etat refuse de nous donner nos bourses ». Pour cet étudiant de la faculté des Lettres et Sciences Humaines, seule la bourse peut les aider à subvenir à leurs besoins quotidiens, notamment l’achat des tickets de restaurants, voire photocopier des leçons ».
Les étudiants ont pointé un doigt accusateur vers les autorités administratives et étatiques. Selon Saliou Thiaw, étudiant au département de Mathématique et Informatique, le gouvernement doit « prendre ses responsabilités et respecter les étudiants ».
En plus du paiement de la bourse, les étudiants ont soulevé d’autres questions relatives à la réouverture des restaurants, notamment Central et Argentin. Ils exigent aussi la réfection des toilettes des pavillons devenues inutilisables. Saidou Bâ précise en outre que le COUD refuse d’ouvrir les nouveaux pavillons et les deux restaurants. « Le restaurant Self ne peut pas accueillir tous les étudiants de l’Ucad», argue-t-il.
Fraîchement orientés à l’Ucad, les nouveaux bacheliers ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont exprimé leur dégoût sur l’environnement chaotique du temple du savoir. Tranquillement débout devant la porte d’entrée du restaurant Self, sac sur le dos, écouteurs aux oreilles, Ousmane Seydi, étudiant en première année au département de philosophie, semble perdu dans cet nouvel univers. Il affirme être bouleversé par cette situation. « J’ai presque perdu l’espoir de réussir dans cette université », tranche-t-il. Avec leur détermination en bandoulière, les étudiants interpellent cependant les autorités de l’Enseignement supérieur à faire des efforts supplémentaires pour améliorer leurs conditions de vie.