Après deux ans d’instruction, le Doyen des juges, Samba Sall, a clos l’information du dossier Imam Alioune Badara Ndao. Le religieux de Kaolack et tous ses co-inculpés ont été renvoyés en jugement devant la chambre criminelle. Selon nos sources, les avocats ont reçu avis de l’ordonnance de renvoi, hier. Aucun inculpé n’a bénéficié d’un non-lieu, rapportent nos sources qui renseignent que le juge Samba Sall a maintenu les infractions pour lesquelles les accusés ont été écroués. Il s’agit, notamment, des chefs d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme, apologie du terrorisme, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bandes organisées et complicité. Imam Ndao devra également répondre du délit de détention d’arme sans autorisation administrative. Car, en juillet dernier, le parquet avait fait un réquisitoire supplétif demandant que ce délit soit retenu contre l’inculpé.
Avec ce renvoi en jugement, les proches des prévenus, qui n’ont cessé de dénoncer la lenteur de la procédure, peuvent pousser un petit ouf de soulagement. Toutefois, la balle est dans le camp du parquet chargé d’enrôler le dossier.
Depuis l’arrestation de l’imam de Kaolack, des voix ne cessent de s’élever pour dénoncer cette incarcération. Des membres de la société civile ont plusieurs fois manifesté pour exiger la libération des inculpés ou leur jugement. Il s’y ajoute que les conditions de détention de l’imam et Cie ont fait grincer des dents. Car les inculpés, en plus d’être en isolement à la prison de Liberté VI, sont soumis à une rigueur carcérale différente de celle des autres détenus, sous le prétexte qu’ils sont des présumés terroristes. La procédure a été également plusieurs fois décriée par les avocats, surtout à cause des lenteurs, mais aussi des autres dossiers qui y ont été joints à chaque nouvelle arrestation de présumé terroriste. Ceci fait que le nombre d’inculpés avoisine aujourd’hui la quarantaine dont des femmes. D’ailleurs, aucune des demandes de liberté provisoire introduites durant l’instruction n’a été accordée. La seule qui avait été accordée avait fait l’objet d’un recours et l’inculpée a été finalement cueillie chez elle 48 heures après, suite à l’appel du parquet général.