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Sénégal : la dette publique, un sujet de polémique local
Publié le lundi 18 decembre 2017  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
La ville de Dakar.




DAKAR - La question de l'endettement du Sénégal fait l'objet d'une polémique entre les acteurs politiques. Alors que l'opposition s'alarme du surendettement du pays, les autorités sénégalaises brandissent l'argument de la soutenabilité de la dette du pays.

A l'occasion de sa déclaration de politique générale devant les députés, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a soutenu que l'endettement du Sénégal "reste maîtrisé, grâce à une politique prudente privilégiant les emprunts concessionnels et les prêts sur le marché financier ayant de plus longues maturités".

De même, le président Macky Sall a écarté tout "risque de surendettement" du pays, appelant à cesser les "spéculations" sur cette question. "Le Sénégal n'a pas de risque de surendettement", a-t-il déclaré lors d'une récente réunion sur la politique économique sénégalaise.

"Nous ne nous endettons pas pour faire du fonctionnement, pour payer des salaires ou pour entretenir un Etat dispendieux. Nous nous endettons pour construire le développement économique et social. Comment voulez-vous construire un développement sans dette ?", a-t-il ajouté, invitant toutefois à être vigilant sur la qualité de la dette.

Selon le budget de l'Etat 2018 adopté par l'Assemblée nationale, le stock de la dette publique extérieure est estimé à 5.827,36 milliards de francs CFA d'ici fin décembre et est projeté à 6.420,65 milliards de francs CFA à la fin 2018.

"Le taux de progression devrait être de 9,7% en 2017 à 10,18% en 2018. L'encours de la dette rapporté au produit intérieur brut (PIB) serait de 61,02% en 2017 et s'établirait à 61,44% à la fin 2018", a rapporté la même source.

L'économiste Cheikh Tidiane Ndiaye de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord du pays) a expliqué que la politique d'endettement du Sénégal était proche de la norme de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui est fixée à 70% du PIB.

M. Ndiaye, qui dirige le laboratoire de recherche en économie de Saint-Louis, a invité les autorités sénégalaises à mettre en place "une bonne politique d'endettement" en injectant les ressources dans les secteurs porteurs de croissance.

A cet égard, il a souligné la nécessité de réserver une marge importante pour se préparer à une éventuelle récession qui pourrait frapper l'économie du pays.

L'économiste a prévenu que "d'ici 2020, si on n'y prend garde, le taux d'endettement du Sénégal risque de dépasser la norme communautaire fixée à 70%".

La représentante du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, Cemile Sancak, a également signalé que "le Sénégal reste un pays à faible risque de surendettement". Elle a néanmoins souligné que "les indicateurs de la dette se sont récemment détériorés". Par conséquent, "pour maintenir la notation de la dette à faible risque, le Sénégal doit continuer à gérer prudemment la dette", a alerté la représentante du FMI.

L'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade s'était alarmé en novembre dernier de la situation économique et financière du Sénégal, qu'il jugeait de "mauvaise".

"Le Sénégal a aujourd'hui atteint un taux d'endettement de 65%", a déclaré M. Wade. "Lorsque j'étais professeur d'économie, on enseignait à nos étudiants qu'il ne fallait jamais dépasser un taux d'endettement de 17% pour les pays pauvres comme le Sénégal. Ce qui illustre que la situation financière du Sénégal est alarmante", a-t-il averti.
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